Revue de la presse européenne quotidienne internationale du 26/05/2018

Samedi 26 Mai 2018

Varsovie - Divers sujets retiennent l'attention de la presse de l'Europe orientale samedi dont l'appel de Varsovie à la réglementation de l'usage du droit de veto au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, l'accord entre l'UE et le géant russe Gazprom, la formation en Autriche d'une coalition gouvernementale à Salzbourg dirigée par les conservateurs, en partenariat avec les Verts et le parti libéral NEOS ainsi que l'exclusion de l'éventualité de législatives anticipées par le Premier ministre grec. 

En Pologne, le journal ''Wpolityce'' écrit que l'appel de la Pologne à réglementer l'usage du droit de veto au sein du Conseil de sécurité de l’ONU concernant les questions liées aux crimes contre l'humanité, "est une position sage, qui permettra, en cas de son application, la protection de nombreux peuples et pays souffrant de ces crimes, ajoutant qu’une telle démarche est de nature à limiter le pouvoir de certains pays membres du Conseil de Sécurité qui recourent à ce droit pour défendre leurs intérêts.
"L'appel de la Pologne , ajoute la publication, émane de sa responsabilité en tant que pays qui assure actuellement la présidence tournante du CS, et de son souhait de résoudre certaines questions régionales, notamment le conflit du Donbass dans l’est de l’Ukraine, ajoutant que pour Varsovie, Moscou profite de son statut au sein du Conseil de Sécurité pour que ce conflit perdure. 

De son côté, le journal ''Fakt'' observe que la proposition de Varsovie est un appel clair pour un engagement de tous les pays à respecter les lois et résolutions internationales, et pour qu'ils soient égaux devant la loi, lorsqu'il s’agit de la protection des civils dans les conflits armés, et en cas de crimes contre l'humanité et de génocides.

''Certains membres permanents du CS de l’ONU s'opposent à l'adoption de nombreuses résolutions qui vont à l'encontre de leurs intérêts et leurs stratégies'', observe la publication, notant que leurs positions ne respectent pas l’étique et s'éloignent des principes et objectifs de la création du Conseil de sécurité dont la mission consiste notamment à garantir les droits de tous les États membres de l'Organisation des Nations Unies. 
Leur confrère ''ONET'' estime que l'appel de la Pologne est difficile à concrétiser car tous les pays membres permanents ne seront pas favorables à une telle proposition qui pourrait les priver d'un outil de taille.

Et de souligner également que l'appel de la Pologne doit avoir le soutien de tous les pays du monde et requiert des concertations avec les membres du Conseil afin d'atteindre l'objectif escompté, faute de quoi la demande de la Pologne ne sera qu'un cri face au néant auquel personne ne prêtera attention. 

En Autriche, le quotidien ''Salzburger Nachrichten'' évoque la formation d'une coalition gouvernementale à Salzbourg dirigée par le parti populaire d'Autriche (ÖVP-conservateur), vainqueur des dernières législatives régionales organisées le 22 avril dernier, en partenariat avec les Verts et le parti libéral NEOS avec qui il a mené depuis des semaines des négociations exclusives pour la formation d'un gouvernement régional, ce qui a provoqué la déception de la section régionale du parti de la liberté FPÖ (extrême droite) en coalition depuis décembre dernier avec les conservateurs au niveau fédéral.
Le journal indique que le nouveau gouvernement régional de Salzbourg, Land situé à l'ouest du pays à la frontière avec l'Allemagne, sera officiellement investi lors de la session inaugurale du nouveau parlement régional prévu 13 juin, notant que les membres de ce gouvernement régional seront probablement annoncés dimanche prochain.

Pour sa part, le quotidien ''Der Standard'' réserve un éclairage à la réunion tenue vendredi à Vienne pour tenter de sauver l'accord nucléaire conclu en 2015 avec Téhéran, deux semaines après le retrait fracassant de Washington, mettant en présence les vice-ministres des Affaires étrangères des pays signataires de l'accord à savoir la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, la Russie, la Chine, mais sans les Etats-Unis.

Le journal ajoute que l'Iran a indiqué à la veille de cette réunion attendre des mesures concrètes de la part des Européens pour décider si l'accord peut être sauvé, tout en menaçant, dans le cas contraire, de relancer son programme d'enrichissement d'uranium à un "niveau industriel", notant que l'Union européenne, la Chine et la Russie souhaitent que l'Iran reste dans l'accord, sachant que les Européens n'excluent pas l'éventualité de poursuivre les négociations avec le pays sur un texte élargi.
En Grèce, le quotidien ''Ethnos'' évoque les déclarations vendredi du Premier ministre grec, Alexis Tsipras qui a confirmé que les élections auront bien lieu en octobre 2019 et non pas avant comme cela est revendiqué avec insistance par l'opposition.

Le journal relève que le gouvernement cherche ainsi à gagner du temps pour mieux aborder le prochaines législatives, écartant toute éventualité de les organiser avant la fin du plan de sauvetage de la Grèce en août prochain.

De même, le quotidien ''Ta Néa'' note que le parti de gauche Syriza au pouvoir s'opposait aux mesures d'austérité lorsqu'il était dans l'opposition avant de retourner sa veste une fois aux affaires en acceptant en 2015 le plan de sauvetage proposé par les créanciers internationaux et qui prévoit une multitude de mesures d'austérité très douloureuses et sans précédent.
Le journal estime que même après la sortie de crise, le pays restera soumis à un contrôle financier très strict de la part des bailleurs de fonds internationaux et qu'il sera encore obligé de s'endetter. 

MAP