Revue de la presse européenne quotidienne internationale du 04/06/2018

Lundi 4 Juin 2018

Varsovie - Les taxes américaines sur l'acier et l'aluminium de l'UE, la concurrence entre les groupes russes Gazprom et Rosneft, les attaques verbales du président turc contre l'Autriche et son chancelier ainsi que la contribution du tourisme dans l'économie grecque, font l’essentiel de l’actualité à la Une de la presse de l'Europe orientale de ce lundi. 

En Pologne, les journaux consacrent leurs commentaires aux conséquences de la décision des Etats-Unis d'imposer des taxes sur l’acier et l’aluminium importés depuis l'union européenne.

Le journal ''Wyborcza'' écrit que même si la décision de Washington d’imposer des taxes sur l'acier et l'aluminium importés de l’UE ne portera pas préjudice aux pays de l'Europe centrale et orientale comme la Pologne , la Bulgarie, la République tchèque, la Hongrie et la Slovaquie, elle aura en revanche de lourdes conséquences sur les grands pays de l'Union.

Le journal a qualifié d’erreur les déclarations des certains pays européens qui ont affirmé qu’ils ne seront pas touchés par ces taxes comme s’ils n’étaient pas concernés par cette décision, au moment où les pays de l'UE sont appelés à adopter la même position. Pour le journal, la décision de Washington va à l'encontre des règles du Commerce international, vise à imposer le point de vue des États-Unis et à affaiblir l’Union européenne. 

Pour sa part ''Onet'' écrit que ''l'UE est confrontée à un test difficile illustré dans la capacité ds pays de l'Union à se montrer solidaires face à l'arrogance américaine qui ne cherche que ses propres intérêts au détriment de ceux des autres pays, et même de l'Union européenne considérée par Washington comme l'un des partenaires les plus importants au monde''. 

Le journal estime que "Washington ne fait pas la distinction ami-ennemi à l’heure de la prise de décision, faisant observer à ce propos qu’il serait une erreur pour des pays comme la Pologne de s'aligner sur la position de Washington, car en agissant de la sorte, explique le journal, la Pologne consacrera la division au sein de l’UE, véritable partenaire de Varsovie" .

Su ce même sujet, son confrère ''Wpolityce'' juge que la décision américaine "touche tous les pays du monde sans exception, parce que du point de vue moral, cette décision n’est pas conforme aux accords de l'Organisation mondiale du commerce et aux accords économiques bilatéraux et multilatéraux, et sur le plan économique cela impose une nouvelle orientation mondiale, où le monde entier doit se soumettre aux décisions de Washington.

Il a dans ce sens mis en garde contre les conséquences de la décision de Washington si l'on permet aux Etats unis de poursuivre leur approche économique, car elle n'est pas fondée sur le principe de l'équilibre et des intérêts mutuels, qui ont toujours caractérisé les relations économiques internationales, appelant l'Union européenne à prendre des décisions appropriées et rigoureuses pour faire face à l’imposition par les États-Unis de taxes sur l’acier et l’aluminium importés depuis l'union européenne. 

En Autriche, le quotidien ''Der Standard'' évoque les déclarations de presse dimanche du vice-chancelier autrichien et chef du Parti de la liberté (FPÖ, extrême droite) Heinz-Christian Strache, appelant à la levée des sanctions européennes ''exaspérantes'' contre la Russie dans une interview publiée dimanche, à la veille de la visite officielle mardi à Vienne du président russe, Vladimir Poutine

Le journal note qu'il a plaidé pour une rapide normalisation des relations économiques et politiques avec la Russie, rappelant que cette position était exprimée par le leader de l'extrême droite autrichienne avant son arrivée au pouvoir en décembre dernier à la faveur d'une coalition avec les conservateurs dirigées par le chancelier Sebastian Kurz, qui tout en affichant une position pro-européenne, cherche à faire jouer à son pays le rôle de pont entre l'Est et l'Ouest. 

Pour sa part, le quotidien ''Kurier'' fait savoir que le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est moqué, lors d'un récent discours, du chancelier autrichien, Sebastian Kurz pour son jeune âge et aussi de l'Autriche, disant que la Turquie est plus puissante, étant membre du G20 alors que ce pays ne l'est pas.

Le journal indique que les propos du président turc ont été diffusés sur les réseaux sociaux par la section autrichienne de son parti AKP, ajoutant qu'un porte-parole du chancelier autrichien a réagi calmement aux attaques en disant que cela ne pose pas un problème tant que le président turc fait sa campagne en Turquie et non pas en Autriche, étant donné que le gouvernement autrichien s'oppose à la venue de dirigeants politiques turcs souhaitant faire campagne en Autriche pour les élections présidentielle et législatives anticipées en Turquie prévues le 24 juin. 

En revanche, le président du groupe parlementaire du FPÖ, Johann Gudenus, a dénoncé fermement les propos de M. Erdogan, estimant que ''le fait que la branche viennoise de l'AKP soutient publiquement les attaques du président turc Erdogan contre l'Autriche est un scandale et démontre une fois de plus un manque de volonté d'intégration de la communauté turque en Autriche''. 

En Grèce, le quotidien ''Pro Thema'' indique que les prévisions pour le nombre des touristes attendus en 2018 s'élèvent à 32 millions de personnes, soit une hausse de 12,8 pc par rapport à l'année précédente.

Le journal rapporte que le Premier ministre grec, Alexis Tsipras a indiqué que la contribution de ce secteur dans les recettes publiques durant les huit années de crise financière se chiffre à 100 milliards euros, représentant en 2017, 10,3 pc du PIB.

De même, le quotidien ''Kathimerini'' note que le tourisme a beaucoup contribué à la relance de l'économie grecque, tout en déplorant les insuffisances enregistrées au niveau de la qualité des prestations.

Le journal relève que malgré la hausse notable des touristes dans le pays, il n'en reste pas moins que certaines régions manquent d'infrastructures et que les services fournis aux touristes laissent parfois à désirer.

En Russie, le journal ''Moscow Times'' écrit que la société pétrolière russe Rosneft commence à concurrencer rudement le géant gazier ''Gazprom'' sur les marchés internationaux, que ce soit en Turquie, en Afrique de l'Ouest ou en Europe.

Le journal, qui cite des sources bien informées, souligne que Rosneft a remporté la semaine dernière un contrat de plusieurs milliards de dollars au Ghana face à Gazprom, et procédé également à la signature de contrats relatifs à des gisements de gaz et oléoducs dans le Kurdistan irakien destinés à approvisionner en gaz l'Europe et la Turquie considérés comme les principaux marchés de Gazprom.

Pour le journal, l'expansion croissante de Rosneft sur les marchés internationaux est de nature à mettre les deux groupes russes, propriétés de l'Etat, en concurrence directe notamment sur le marché européen qui est rentable, avec des recettes annuelles de plus de 150 milliards de dollars.

Sur un autre registre, le journal ''Argoumenty i Fakty'' indique que les autorités britanniques ont ouvert des enquêtes sur un certain nombre de biens immobiliers appartenant à des hommes d'affaires russes établis en Grande-Bretagne, notant qu'environ 120 à 140 hommes d'affaires russes sont concernés par ces enquêtes. Ces enquêtes, précise le journal, supervisées par des experts de l’agence britannique de lutte contre le crime, visent à ''enquêter sur les origines de ces avoirs et biens immobiliers'' et à soumettre les intéressés à la reddition de comptes concernant leurs ''fortunes illégales''.

MAP