Restaurer pour valoriser le patrimoine historique de Fès Le legs des ancêtres au service des nouvelles générations

Mardi 5 Mars 2013

La réhabilitation de l’ancienne médina de Fès revêt fondamentalement une dimension patrimoniale et culturelle. Mais également socio-économique, tiennent à souligner les différents intervenants dans la mise en œuvre du programme qui lui est consacré lancé par SM le Roi Mohammed VI, à travers la signature de deux conventions à ce sujet, le lundi 04 mars 2013, à la première capitale historique du Maroc. Donc, non seulement une ancienne médina embellie pour un meilleur cadre de vie, mais aussi et surtout de meilleures conditions d’existence pour ses résidents qui l’animent.

Un million de touristes visitent Fès chaque année, le tourisme étant le secteur économique au potentiel le plus porteur pour cette ville qui a tous les atouts pour percer comme une destination de premier choix auprès des marchés émetteurs. Et ses principaux atouts ne sont autres que ses monuments historiques, du mausolée du fondateur de la cité, le sultan Moulay Idriss, second du nom, à l’Université Al Quaraouyine, première université d’Afrique du nord, en passant par les médersas, les tanneries et les souks, à travers des dédales de ruelles à l’aspect inchangé depuis des siècles. La réhabilitation de ce patrimoine historique vise de ce fait deux objectifs majeurs : redonner à l’ancienne médina de Fès sa beauté ternie par l’usure du temps et dynamiser les activités touristiques créatrices d’emplois. Une démarche qui serait également de bonne augure pour le chiffre d’affaires des artisans de la vieille ville, détenteurs de savoir-faire artistiques légués de génération en génération.  

Financer à hauteur de 285,5 millions de Dirhams la restauration de 27 monuments historiques, soit cinq médersas, quatre borjs, trois foundouks, trois tanneries, deux murailles, deux ponts et huit autres monuments, objets de la deuxième convention signée par le Souverain, revient de ce fait à investir dans l’amélioration de l’attractivité touristique de l’ancienne médina de Fès, avec un effet d’entraînement certain sur plusieurs autres secteurs d’activités. Aussi, la restauration de la vieille synagogue, « Slat Alfassiyine », récemment rouverte dans la capitale spirituelle du Royaume ne manquera-t-elle pas de charmer nombre de visiteurs étrangers. Déjà, la ville dispose d’un parc hôtelier non négligeable et de maisons d’hôtes fleurissent dans l’ancienne médina pour accueillir une clientèle touristique friande de cadres culturels exotiques.

Jusqu’à présent, Fès, qui figure dans le circuit touristique des « villes impériales », n’a pas vraiment exploité au mieux son extraordinaire potentiel patrimonial pour stimuler ses activités économiques. Et le taux de chômage de la région Fès-Boulemane est de 7,1%, soit dans la moyenne nationale. Outre les emplois créés par les travaux de restauration des monuments historiques, la réhabilitation de l’ancienne médina de Fès permettra aussi de multiplier les opportunités d’embauche dans les activités de services liées à un tourisme revigoré et dans l’artisanat, au profit des habitants de la ville. C’est, d’autre part, une occasion pour les experts en restauration des monuments historiques d’accumuler davantage d’expériences qui ne manqueront pas de leur être utiles pour la réalisation d’autres projets de réhabilitation dans d’autres anciennes médinas du Royaume.

Fructifier l’héritage des ancêtres, n’est-ce pas le meilleur moyen de leur rendre hommage ?

Ahmed NAJI
Journaliste

Ahmed NAJI