Ramadan. Les ventres pleins.. Les poubelles encore plus

Lundi 27 Mai 2019

Marrakech : Après 15 heures de jeûne, les yeux sont plus gros que le ventre.


Le Ramadan est le mois du jeûne, de la prière et de la psalmodie du coran. Il est aussi le mois de l’entraide et des solidarités avec les moins fortunés.

Cependant, le mois sacré, dans nombreux pays arabes, dont le Maroc, donne lieu à des comportements alimentaires et d’achats, assez contraire à cette essence du ramadan. Les tables sont remplies d’énormes quantités de nourriture, qui finissent souvent dans les poubelles..

Selon une étude britannique du think tank, ‘The Economist Intelligence Unit - EIU’, citée par son magazine hebdomadaire jumeau, The Economist, durant la période que dure le mois du ramadan, les pays arabes figurent en tête de liste des Etats au monde, où sont gaspillées d’énormes quantités de nourritures.

La quantité de déchets alimentaires, produite dans les pays arabes durant le ramadan, explose pour correspondre au triple de la moyenne en Europe et en Amérique du Nord.

MAUVAISE GOUVERNANCE ET RISQUE SÉCURITAIRE

Selon la même étude, si les comportements individuels sont à tenir responsables de ces tristes faits, aux retombées économiques, sanitaires et sociales négatives, les gouvernements arabes contribuent aussi à l’aggravation de cette situation, par des gestions souvent piteuses, des approvisionnements en produits alimentaires de leurs marchés, durant le ramadan.

Ainsi, relève le ‘EIU’, plus de la moitié des fruits et légumes cultivés ou coûteusement importés, ne sont jamais consommés car, faute d’un système de distribution en norme, ils sont souvent acheminés vers les marché dans des camions à ciel ouvert et se fanent rapidement sous l'effet de la chaleur.

Certains Etats arabes gèrent le ramadan comme un risque pour leurs sécurités. La région est un importateur net des produits alimentaires. Et pour éviter des grognes populaires, durant les semaines qui précédent le ramadan, les gouvernements, et c’est le cas au Maroc, se sentent obligés de communiquer publiquement, afin de rassurer la population sur l’abondance des offres et la sévérité des contrôles phytosanitaires et des prix. Au lieu de sensibiliser les consommateurs contre le gaspillage de la nourriture.

Tout cela, pour que durant le mois sacré, la production de déchets augmente d’environ 60%. La nourriture y représentant plus de la moitié, soit 55% contre 22% les autres mois.

Source

Adam Sfali - Lemag.ma