Parution de l'ouvrage "Une monarchie citoyenne en terre d’Islam" d’Abdellah Boussouf

Jeudi 15 Mars 2018

Rabat - "Une monarchie citoyenne en terre d’Islam: Comment Mohammed VI a conçu un modèle religieux universel" est l’intitulé du nouvel ouvrage d’Abdellah Boussouf, qui vient de paraître aux éditions Cerf Patrimoines.

En 445 pages, ce livre, rédigé en trois parties, offre une "réflexion générale sur le processus de restructuration du champ religieux entrepris par SM le Roi Mohammed VI" et explique "en quoi l’originalité, voire la singularité historique du Maroc, le prédispose à jouer un rôle constructif dans le contexte actuel, notamment dans les espaces où l’Islam marque sa présence".

Dans la première partie qui s'articule autour du thème "L'héritage historique dynastique, socle de la réforme du champ religieux marocains", Abdellah Boussouf, secrétaire général du Conseil de la Communauté marocaine à l’étranger (CCME) et universitaire formé aux sciences humaines et sociales, tente de mettre en perspective la réforme du champ religieux au Maroc à partir de l'"enracinement profond et indéfectible qui lie l’Etat à la monarchie", avec comme point de départ le discours royal du 20 août 2016.

Faite de deux chapitres, cette première partie présente les préalables méthodologiques à l’étude du champ religion au Maroc en s’attardant sur la signification de certains "termes qui reviennent souvent quand il est question du rapport de l’Etat marocain à la politique et à la religion", notamment réforme, réformateur, champ religieux, légitimité, légitimation et légalité et retrace le processus de l’évolution, au Maroc, de l’Islam du juste milieu, qui prône les valeurs de la tolérance, de la paix et du vivre ensemble et condamne fermement le terrorisme et l'extrémisme.

La deuxième partie, composée de quatre chapitres, traite de "L’héritage dynastique à l’épreuve de la modernisation de l’Etat et du champ religieux", en offrant une analyse d’"une société, une nation et un Etat dont le credo est l’Islam, pour montrer que la question du culte est bel et bien pilotée par Amir Al Mouminine, et sa gestion et sa régulation pratique sont assurées par un corps catégoriel savant et réputé (les oulémas)".

Le premier chapitre de cette partie s’intéresse à la monarchie et au fondement de sa légitimité au Maroc, alors que le deuxième revient sur Baïa et la Commanderie des Croyants, leurs portées historiques et constitutionnelles ainsi que leurs mutations institutionnelles et leurs dynamiques de pouvoirs. Le troisième chapitre se penche, quant à lui, sur l’Islam au Maroc en tant que religion d’Etat, tandis que le quatrième revient sur la trilogie axiologique malékisme, acharisme et mysticisme qui lui est spécifique.

Axé autour du thème "Le champ religieux marocain: une simple expérience ou un modèle transportable ?", la troisième partie, qui comporte trois chapitres, propose "une réflexion sur l’ampleur et l’intensité de la réforme du champ religion au Maroc" et s’interroge sur l’inclination de cette réforme à "faire l’objet d’une éventuelle transportation en Europe et en Afrique".

Dans la préface de ce livre, Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des Affaires islamiques, écrit que l'auteur éclaire sur la gestion des affaires religieuses entre Etat et nation au Maroc et lève le voile, à travers plusieurs fiches explicatives ingénieuses, sur le "rôle axial" de la Commanderie des Croyants dans la vie des Marocains.

De même, il met l’accent sur le processus constitutionnel moderne et multipartiste dans lequel le Maroc est inscrit, rendant ainsi l’observateur occidental moins sceptique quant au rapport, en Islam, du religieux au politique et à la société.

MAP