PNUD : Etudier l’Islam, réduit la probabilité en Afrique de devenir terroriste

Mardi 31 Octobre 2017

Genève : L’ONU estime que 33.300 africains sont morts à cause des actes terroristes, entre 2011 et 2016.


Le programme des nations unies pour le développement PNUD a produit, il y a quelques jours, une étude sur les voies de la radicalisation ‘religieuse’ violente, en opération en Afrique.

Dans cette étude basée sur une enquête de terrain, conduite auprès de 495 anciennes recrues volontaires, des groupes terroristes Chebab et Boko Haram, le PNUD s’est intéressé plus particulièrement au rôle de la religion, dans ce processus de radicalisation.

Ainsi, l’étude intitulée ‘Sur les chemins de l'extrémisme en Afrique: moteurs, dynamiques et éléments déclencheurs’, a trouvé que plus de la moitié des individus interrogés, ont cité la religion comme raison principale de leur ralliement à une organisation extrémiste.

Mais, relève le PNUD, 57% des répondants reconnaissent n’avoir que très peu ou même aucune connaissance des textes religieux ni de leurs interprétations.

ETUDIER L’ISLAM !!

Le PNUD ajoute qu’à la lumière de ce résultat statistique, il est important de ne pas concevoir la religion musulmane comme un facteur radicalisant ou conduisant à l’extrémisme violent, mais bien au contraire.

En effet, explique l’organisation onusienne, il a été découvert à l’occasion de cette enquête, que plus les jeunes africains étaient bons connaisseurs de l’Islam, moins ils étaient enclins à rejoindre des groupes terroristes.

En terme statistiques,

‘’Avoir suivi au minimum six ans d'études islamiques, réduit d'au moins d’un tiers, la probabilité de rejoindre un groupe extrémiste.’’

DES RAISONS ECONOMIQUE, SOCIALES, POLITIQUES, ET DE DROITS

Par ailleurs, l’étude du PNUD a souligné que les facteurs qui poussent la majorité des jeunes africains à se radicaliser, sont essentiellement, économiques, sociales, politiques ainsi que des suites de violations des droits de l’homme.

Le PNUD a relevé que 71% des répondants ont indiqué avoir rejoint des groupes terroristes pour se venger de certaines actions de leurs gouvernements, comme des arrestations (abusives) ou des exécutions de proches.

Le PNUD a aussi signalé que la plupart des répondants ont affirmé avoir été 

‘’des êtres frustrés, qui ont été, dès l'enfance, marginalisés et négligés.’’

LE FAIBLE IMPACT D’INTERNET

En fin, le PNUD a indiqué que la radicalisation en Afrique demeure assez singulière, par rapport au reste du monde, sur un point déterminant : celui du recrutement.

Si par ailleurs dans le monde, la radicalisation et le recrutement des jeunes  extrémistes, s’effectuent majoritairement sur internet, en Afrique ce n’est encore pas le cas.

L’étude souligne que le recrutement a principalement lieu au niveau local et suite à des contacts directs. 

Près de 80% des répondants indiquent avoir rejoint un groupe terroriste moins d'un an après avoir été approchés. La moitié d’entre ceux-ci, indique que le ralliement s'est effectué dans le mois suivant le premier contact.


Larbi Amine - LeMag