Nathan Brown : Pourquoi l’Islam ‘officiel’ devrait se désofficialiser ?

Lundi 29 Mai 2017

New York : Selon cet expert américain, un Islam crédible et apte à combattre l’extrémisme, ne peut l’être que sous condition d’un total affranchissement politique et hors tout lien étatique.


Une laïcité ‘inversée’ en terre d’Islam. Voila ce pourquoi a plaidé le professeur américain de sciences politiques, à la ‘George Washington University’, Nathan  Brown.

Une laïcité inversée, serait selon lui, une séparation de la religion et de l’Etat, mais dans le sens inverse. Ce serait pour délivrer l’Islam des influences, qu’il juge néfastes, des régimes politiques.

Dans une longue et non moins brillante, note d’analyse, qu’il a signé sur le site du Think Tank américain, Carnegie, Nathan  Brown a indiqué que dans les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, l’Islam officiel est réduit au rôle d’instrument politique, qui ne sert :

’’que pour de simples embellissements du régime.’’

UN ISLAM ÉMANCIPÉ DE TOUT LIEN POLITIQUE

Selon Nathan J. Brown, cet Islam officiel est une coquille vide. Une sorte de ‘gros machin’ bureaucratique, peu crédible. Ses porteurs sont peu outillés intellectuellement face aux extrémistes et sont minés d’immobilisme.

Les occidentaux, relève Brown, qui comptent sur les régimes de ces pays et leurs Islams officiels, pour lutter contre le radicalisme, ne doivent s’attendre au moindre résultat.

Les régimes dans ces pays sont plus employés à utiliser leurs établissements religieux pour leur propre légitimation politique. Ils ne se soucient que très peu du combat anti-extrémisme.

L’action des pays occidentaux, recommande l’expert américain, devrait s’orienter vers l’aide à autonomiser les établissements religieux dans les pays de la zone MENA:

‘’ En permettant aux institutions religieuses officielles d'être autonomes, cela leur permettraient d’améliorer leur capacité d’action contre les dérives extrémistes religieuses. Cela signifierait également que les régimes politiques perdent de leur contrôles sur ces établissements et y laisser germer des initiatives critiques à leur égard.’’

Adam Sfali - Lemag