"Mobilisation des ressources hydriques au Maroc…Quelle stratégie ?", thème d’une journée d’étude à Marrakech

Lundi 15 Janvier 2018

Marrakech - "Mobilisation des ressources hydriques au Maroc…Quelle stratégie", a été au centre d’une journée d’étude organisée samedi, à Marrakech, avec comme objectif de jeter la lumière sur la situation actuelle des ressources hydriques au Maroc, les mesures prises pour protéger ce patrimoine, ainsi que les efforts consentis pour renforcer et encourager la recherche et l’innovation dans le domaine de l’eau.

Les intervenants dans le cadre de cette rencontre organisée à l’initiative du Groupe istiqlalien de l'unité et de l'égalitarisme de la Chambre des Conseillers, et avec la participation d’un aréopage de spécialistes et acteurs politiques, ont convenu que le Maroc a enregistré des acquis importants dans le domaine de la gestion du secteur de l’eau et notamment la mobilisation des eaux de surface par le biais des grands barrages, l’irrigation de plus de 1,5 millions hectares et l’alimentation en eau potable en milieu rural et urbain.

Ces efforts restent insuffisants comparativement avec les risques qui menacent la qualité et la pérennité des ressources hydriques, à cause des activités humaines et la surexploitation de la nappe phréatique, et la fréquence des périodes de sécheresse, ont-ils ajouté. 

Le secrétaire général du parti de l’Istiqlal, Nizar Baraka, a mis en relief les politiques publiques et les acquis positifs enregistrés pour faire face aux problématiques de l’eau au Maroc, faisant remarquer que ce problème posé de manière aigue est lié au phénomène des changements climatiques, qui causeraient au Maroc la perte de 50 % de ses ressources en eau à l’horizon 2050, ce qui constitue un défi majeur à l’avenir, et qui exige de mettre en place des politiques visant à économiser l’eau notamment dans le domaine agricole qui consomme à lui seul près de 80 % des ressources hydriques au Royaume. 

Après avoir mis en garde contre la surexploitation de la nappe phréatique, M. Baraka a appelé à faire de la sécurité hydrique la priorité des priorités, mettre en place une politique intégrée de l’eau avec l’implication de tous, élaborer la dimension solidaire dans la gestion des eaux entre tous les secteurs, rechercher les moyens susceptibles de rationnaliser la consommation de l’eau et le changement des comportements quotidiens, en plus du renforcement de l’innovation dans le domaine de la recherche agricole.

Le directeur de la recherche et de la planification de l’eau au Secrétariat d’Etat chargé de l’eau, Ziyad Abdeslam, a noté l’importance accordé au domaine de l’eau par les programmes sectoriels durant les dernières décennies, faisant savoir que les investissements dans ce secteur avoisinent les 20 milliards dirhams chaque année.

Il a fait remarquer que les politiques en eau ont permis de doter le Maroc d’une importante infrastructure (140 grands barrages avec une capacité de remplissage de 18 milliards m3), l’alimentation du milieu urbain à 100 % en eau potable et du milieu rural à 96%, outre le développement de l’irrigation, et l’accompagnement des autres secteurs à travers l’amélioration de la protection des crues et la production de l’énergie hydro-électrique. 

Malgré tous ces efforts, ajoute l’intervenant, le Maroc fait face à plusieurs défis relatifs à la situation hydrique. Ainsi le taux des ressources en eau pour chaque individu est en baisse constante à cause de la croissance démographique galopante, d’où la nécessité de mettre en place un mode de gouvernance efficient et le recours à la valorisation de ces ressources et la préservation des eaux souterraines et la lutte contre la pollution. 

Le membre du Groupe istiqlalien à la Chambre des Conseillers, Abdellatif Abdouh, a pour sa part, souligné que cette rencontre revêt une grande importance étant donné que la question des politiques en eau constituait auparavant un élément structurant dans la gestion des ressources nationales en eau et le stockage des eaux de pluies et de surface, relevant la situation actuelle alarmante que vivent certaines régions à cause des changements climatiques et la fréquence des périodes de sécheresse.
Il a appelé à faire du chantier de la politique en eau un chantier stratégique, prioritaire étant donné qu’il représente l’indicateur principal du processus de développement au Royaume.

Les participants à cette journée d’étude ont débattu de plusieurs axes se rapportant à l’état des lieux actuel et les perspectives d’avenir des ressources en eau dans le bassin du Tensift, l’impact de la sécheresse sur les ressources en eau dans le Haouz de Marrakech, la politique de l’eau au Maroc entre les contraintes de la gestion et la logique de la gouvernance, l’instauration d’une politique de la gestion de la demande en eau à l’ère de la rareté, les mesures à prendre pour lutter contre la pollution des eaux, et la mission de l’ingénieur dans le développement des ressources hydriques. 

MAP