Maroc. Revue des éditos quotidiens du 13/03/2019

Mercredi 13 Mars 2019

Rabat - La question de la langue d'enseignement des disciplines scientifiques et les divergences entre opticiens et ophtalmologues sur leurs attributions sont les principaux sujets traités par les éditorialistes des quotidiens de ce mercredi.

Rissalat Al Oumma aborde le débat engagé dans la Chambre des représentants sur la langue d’enseignement des disciplines scientifiques. A l’instar de tout débat "stérile", celui sur la langue d’enseignement des matières scientifiques dans les établissements scolaires a fini par "se noyer dans une goutte d’eau" où ont été réduits tous les articles et dispositions du projet de loi sur l’éducation, déplore l’éditorialiste, notant que ce débat qui devrait être alimenté par les différences d’opinions et la confrontation d’arguments a dévié et a laissé place aux échanges d’accusations.

Un débat sain et productif sur la question de la langue d’enseignement doit être encadré par une vision prospective, qui aplanit les difficultés relevées depuis des décennies dans les évaluations nationales et internationales des apprentissages, les forums et les recommandations du Conseil supérieur de l’éducation et de la formation, qui soulignaient la nécessité de lever les obstacles entravant l’intégration des apprenants dans leur milieu socioéconomique, estime-t-il.

Aujourd’hui le Maroc évoque une "grosse polémique" en vue entre les ophtalmologues et les opticiens, à cause d’un projet de loi qui, visiblement, donne le droit aux deuxièmes d'exercer ce que les premiers estiment relever exclusivement du ressort des médecins.

Le process dure depuis 2016, et personne n'a relevé cette "grave anomalie" qui pourrait présenter un réel danger pour la santé des citoyens, surtout pour un organe aussi sensible et vital que les yeux, relève l’éditorialiste. 

On peut comprendre que des élus, des professionnels de la politique ne soient pas suffisamment outillés pour statuer sur des sujets spécialisés et pointus, mais ce qui s’est passé avec le cas d'espèce peut demain se produire pour d’autres thématiques et pourrait avoir des effets induits bien plus graves ou touchant des sujets de plus grande sensibilité, constate-t-il, reprochant aux partis politiques de laisser leurs élus, souvent sans niveau d’instruction assez suffisant, "affronter seuls et avec indigence la lourde tâche de légiférer pour le pays et les générations futures".

MAP