Maroc. Revue de presse économique hebdomadaire du 09/02/2018

Vendredi 9 Février 2018

Rabat - La presse économique hebdomadaire a consacré cette semaine ses gros titres, analyses, dossiers et focus à plusieurs sujets d'actualité, notamment les phénomènes de pauvreté et de vulnérabilité, le passage de l'IR à l'IS progressif, la pêche maritime, l'évolution du crédit bancaire et le rescrit fiscal instauré par la loi de finances 2018. Ainsi, "La Vie Eco" écrit que les phénomènes de pauvreté et de vulnérabilité comportent des dimensions multiples et varient d'un pays à un autre et dans le temps, soulignant que les méthodes pour les approcher sont diverses, de sorte que les définitions retenues par les organismes nationaux ou internationaux prêtent souvent à polémique.

"Les indicateurs utilisés sont critiquables et ne fournissent pas un photographie exacte de la réalité. Mais ils s’en approchent", poursuit la publication, précisant que le HCP a indiqué que le Maroc compte 12% de pauvres, selon l’approche monétaire et multidimensionnelle.

Les personnes vulnérables représentent pour leur part 12,7% de la population, tandis que la pauvreté subjective ou ressentie s’élève à 45%, ajoute la même source.

Par ailleurs, l'hebdomadaire se penche sur le passage de l'IR à l’IS progressif, notant que l’opportunité pour les structures soumises à l’IR de basculer vers l’IS alimente les discussions dans les milieux des affaires, après l’adoption du barème progressif de l’IS. 

Selon le journal, qui cite des chiffres de la Direction générale des impôts (DGI), sur les 786.740 sociétés déclarant leurs impôts, 529.000 s’acquittent de l’IR professionnel et 257.740 paient l’IS. L’opportunité est ainsi avérée pour les petites et moyennes structures dans la mesure où les taux effectifs de sortie augmentent à mesure que les revenus imposables deviennent plus importants, a souligné El Mehdi Fakir, expert-comptable et directeur associé du cabinet Ad Value Audit&Consulting, cité par "La Vie Eco".

"Bien que les marques d’intérêt pour la migration vers l’IS soient perceptibles, il y a toujours cette résistance culturelle de garder l’intuitu personae des sociétés de personnes et les zones d’ombre qu’offre l’IR", estime la publication. 

De son côté, "Challenge" consacre son dossier de la semaine à une rétrospective des événements de l'année écoulée, relevant que 2017 a suscité une prise de conscience de l'importance du changement de relation par rapport aux grandes questions en jeu. "Il s'y est installé un esprit d’aller de l’avant autrement face à la variabilité climatique, aux exploitations sans fin des ressources humaines et naturelles, aux conflits sans fin ayant drainé des millions de réfugiés, au terrorisme piloté par les États, à la gouvernance oligarchique et illusions démocratiques", écrit l'hebdomadaire. Sur le plan national, le journal revient sur les événements phares ayant marqué 2017, notamment le "come-back" du Maroc à l’Union Africaine, le feu vert donné aux banques participatives, la demande du Royaume de rejoindre la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le remaniement ministériel et le projet de loi de finances 2018.

En outre, "Challenge" s'intéresse à la pêche maritime, des enjeux économiques et politiques, indiquant que les 3.500 kilomètres du littoral marocain atlantico-méditerranéen procurent au Royaume un espace de 1,2 million de km2 avec un potentiel de pêche d’environ 1,5 million de tonnes.

Ce grand capital halieutique, poursuit la publication, a fait l’objet en 2009 d’une politique publique visant le développement de la pêche dans le cadre d’une vision guidée par la durabilité de l’exploitation et une meilleure performance.

Halieutis est le nom de cette ambitieuse politique qui a pour objectif de tripler le PIB du secteur pour le porter de 7 milliards de dirhams (MMDH) à 22 MMDH en 2020 et inscrire le secteur dans un développement pérenne, rappelle la même source, ajoutant que la création des emplois directs et indirects devrait connaitre une nouvelle dynamique et l’effet de pêche devrait s’inscrire dans un rationalité préservant la ressource au niveau de la pêche hauturière et artisanale. 

"Rescrit fiscal: Focus sur ce nouveau dispositif", titre de son côté "Finances News Hebdo", tout en estimant que le champs d'application de cette mesure tant attendue par les opérateurs "reste limité".

En effet, le rescrit fiscal, ou "Tax ruling", instauré enfin dans la loi de finances 2018, a notamment pour objectifs d'assurer une sécurité juridique au contribuable et, par ricochet, améliorer le climat des affaires, explique l'hebdomadaire, ajoutant que désormais les contribuables peuvent demander à l'administration fiscale de statuer sur le régime fiscal applicable à leur situation.

Une chose est sûre, le rescrit fiscal est une avancée aux multiples enjeux dans la doctrine fiscale, mais, poursuit-on, le dispositif, tel qu'il est présenté actuellement, "souffre de certaines limites".

Dans la note circulaire publiée par la DGI, il est écrit noir sur blanc que "la réponse de l'administration doit être écrite, motivée et envoyée au demandeur dans un délai ne dépassant pas trois mois à partir de la date de la réception de la demande.

Rien n'est pour autant expliqué quand la DGI ne répond pas dans le délai précité. "On ne peut donc conclure que le silence de l'administration traduit automatiquement son avis favorable sur le projet envisagé et le traitement fiscal opposé", écrit l'auteur de l'article.

Sous le titre "Crédits bancaires: Coup de mou en fin d'année", "Finances News Hebdo" fait savoir qu'à fin 2017, le taux de croissance du crédit bancaire est tombé à 2,9%.

"L'embellie du crédit bancaire constatée en milieu d'année (+6,2% au 1er semestre) n'a pas fait long feu", écrit l'hebdomadaire, ajoutant que "la reprise des crédits n'est pas aussi vigoureuse qu'on l'aurait souhaité, c'est à dire à même de garantir un taux de croissance supérieur à 5 % ou 6% de manière durable".

Paradoxalement, l'exercice 2017, bouclé sur une croissance du PIB de 4%, n'a vu les crédits bancaires progresser que de 2,9%. En cela, la reprise de la demande de crédit ne dépend pas seulement de l'amélioration de l'activité économique, constate l'hebdomadaire.

"L'on peut donc dire qu'il y a une certaine déconnexion entre ces deux paramètres, du moins pour ces deux dernière années", fait observer l'auteur de l'article.

MAP