Marche verte: Les CRDH à l'origine d'"un changement radical" dans la culture des droits de l'Homme dans les provinces du sud

Mercredi 4 Novembre 2015

Rabat - La compréhension et la diffusion de la culture des droits de l'Homme dans les provinces du sud ont connu "un changement radical" depuis l'installation des Commissions régionales des droits de l'Homme, dans cette région marocaine qui fête cette année à l'instar des autres régions du Royaume le 40-ème anniversaire de la glorieuse Marche verte, indique Bilal Samba, membre de la Commission régionale des droits de l'Homme (CRDH-Dakhla/Aousserd).


Depuis l'installation des Commissions régionales des droits de l'Homme conformément aux dispositions du Dahir 1-11-19 du 1er Mars 2011, "les provinces du sud ont témoigné d'un changement radical en termes de compréhension et de diffusion de la culture des droits de l'Homme", un des importants chantiers engagés dans la région, relève M. Samba dans un entretien accordé à la MAP à l'occasion de la Marche Verte.

Les Commissions régionales des droits de l'Homme dispensent des formations en partenariat avec plusieurs organisations internationales et institutions intervenant en la matière, comme l'Institut des droits de l'homme de Genève, souligne cet acteur associatif. 

"Au cours de ces quatre années, nous avons essayé, dans le cadre des Commissions installées à Laâyoune et Dakhla, de nous ouvrir aux citoyens, afin d'impulser ce grand chantier qui, certes, demeure ouvert et dont les portées sont illimitées, mais dont les indicateurs de succès sont d'ores et déjà évidents à la faveur de l'interaction positive, permanente et efficace promue dans le cadre des activités visant à diffuser la culture des droits humains, à la fois parmi les élèves et les personnes engagées dans les associations parallèles intervenant en la matière", déclare-t-il. 

Les Commissions régionales installées à Dakhla et à Laâyoune ont donné un nouveau souffle aux procédures de règlement des griefs déposées contre des comportements appartenant à une époque révolue, juge à cet égard M. Samba. 

Et d'ajouter qu'en créant le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) et ensuite les Commissions régionales qui en relèvent, le Maroc s'est engagé, de manière résolue et efficace, dans le processus de protection des droits de l'Homme, ce qui constitue un gage pour embrasser les principes de Paris et une avancée audacieuse qui a "grandement surpris plusieurs pays voisins". 

Le militant marocain des droits de l'Homme estime que la crédibilité du CNDH et de ses Commissions est saluée par tous, à commencer par la population sahraouie, notant que "si nous observons la cadence des mouvements de protestations enregistrés au cours des dernières années, nous pourrons relever qu'ils deviennent de moins en moins nombreux, voire quasi-inexistantes". 

Pour lui, cela s'explique par le fait que les plaintes déposées auprès des Commissions régionales reçoivent des réponses adéquates. "Les plaintes réceptionnées par les Commissions sont soumises à des groupes de travail dédiés à la surveillance des violations des droits de l'Homme et à leur protection, lesquels groupes saisissent le CNDH à leur sujet", explique-t-il. 

Et M. Samba d'ajouter que cet état de fait a également coupé la route aux agissements des ennemis de l'intégrité territoriale, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. L'opinion internationale, les rapporteurs spéciaux des Commissions de l'Organisation des Nations-unies et les associations internationales de défense des droits de l'Homme ont témoigné, dans ce sens, de la présence d'une représentation crédible et faisant l'objet de fierté des citoyens des provinces du sud. 

Interrogé par la MAP sur les points essentiels sur lesquels il convient de s'atteler, l'acteur associatif juge qu'il importe en premier lieu de faire valoir que la réclamation des droits se fait dans le cadre du respect de la loi et de la Constitution. 

"Les droits doivent être réclamés dans le cadre de ce que stipule la loi et la Constitution du Royaume et parallèlement aux conventions internationales que le Maroc a approuvées de manière volontaire", dit-il, soulignant à cet égard que la compréhension de ces dispositions est indispensable au progrès de la vie publique de l'ensemble des citoyens marocains, y compris ceux des provinces du sud. 

La société civile a un rôle imminent à jouer dans ce sens, étant donné que l'Etat ne peut assumer toutes les responsabilités. "C'est à la société civile qu'incombe la tâche de mettre en place les politiques de l'Etat", relève Bilal Samba, jugeant que l'action de la société civile doit être en phase avec la politique générale de la nation. 

Il en ressort que "nous avons besoin d'une société civile qui soit consciente, cultivée et "obstinée" dans le sens positif du terme, c'est-à-dire qui soit assoiffée de la mission de contribuer au progrès de la société". 

Natif de Laâyoune en 1972, Bilal Samba est un acteur et activiste associatif.


MAP - Mustapha Sguenfle