Mahi Binebine à la galerie Noir sur Blanc

Dimanche 28 Janvier 2018

La Galerie Noir sur Blanc démarre l’année 2018 en apothéose en organisant une exposition  unique et inédite de Mahi Binebine, spécialement conçue pour elle :  une exposition « entre noir et blanc » pour la galerie noir sur blanc

Cette galerie, il la connait bien, il en a fait l’ouverture en 2007 et surtout il en a toujours été le principal soutien, fidèle en cela non seulement à l’Art et aux Artistes mais aussi à toutes les  valeurs de solidarité qui l’animent.  Après la publication de son roman  Les étoiles de Sidi  Moumen et son adaptation au cinéma, ne s’est-il pas  engagé, avec une générosité inépuisable, auprès des jeunes laissés-pour- compte des bidonvilles de Sidi Moumen,  attestant du pouvoir  de l’artiste d’influer réellement et concrètement sur le cours des choses ?

Car la démarche de  Mahi Binebine  tant dans l’écriture que dans la peinture est aux antipodes  de l’art pour l’art, de la solitude et du retrait dans lequel d’aucuns voudraient se retrancher, au nom d’une prétendue primauté de l’Art sur la Vie. Pour lui, la création est avant tout  engagement éthique et social. Depuis maintenant des décennies,  son univers, hanté par ceux  qui souffrent, dénonce l’arbitraire, fustige l’enfermement et  la violence sous toutes ses formes.

Ses œuvres sont autant de tranches de vie, de lucarnes qui ouvrent sur ses indignations et  ses convictions. Cette « stature d’homme » debout dont parle le poète René Char, face aux  félonies et aux reniements de son époque, il l’a acquise de haute lutte, tels les personnages de ses tableaux, qui s’échinent sous le poids des tourments qui les habitent.

Mais qui connait l’homme et l’artiste sait avec  quelle légèreté à la fois élégante et  douloureuse, Mahi Binebine  sait faire face. Car l’artiste, vigie de son temps, témoigne mais couvre aussi d’un voile pudique, ses affres intérieures, pour mieux laisser entrevoir, les frémissements d’un monde nouveau.

CP - Galerie Noir sur Blanc