Maghreb. Bulletin économique du 17/01/2019

Jeudi 17 Janvier 2019

Tunis - Le déficit énergétique représente le 1/3 du volume global du déficit commercial de la Tunisie, qui a dépassé les 19 milliards de dinars pour toute l'année 2018, a indiqué le conseiller des services publics et directeur général du commerce extérieur au ministère du Commerce, Khaled Ben Abdallah.

«La détérioration de la balance énergétique participe à hauteur de 65%, à l’aggravation du déficit», a déclaré M. Abdallah à la presse, faisant état de la décélération du rythme du déficit hors énergie, ces derniers mois.

Le responsable a ajouté que «ce déficit énergétique, qui pèse lourdement, aujourd’hui, sur le budget de l’Etat et les équilibres de nos échanges avec l’étranger, est dû à trois facteurs.

Il s’agit de l’évolution des prix à l’échelle internationale de plus de 40%, l’accroissement de la consommation nationale de l’énergie surtout avec l’amélioration du niveau de vie des citoyens et la propagation de l’utilisation des équipements de climatisation-chauffage. Il s’agit aussi de la baisse de la production locale de 40%, par rapport à 2010, à cause de la chute des activités de prospection.

-. La régression de la production de phosphate et dérivés (-5,7%), durant la période 2010-2018, a engendré un manque à gagner pour la Tunisie de l’ordre de 1 milliard de dollars américains, soit l’équivalent de près de 3 milliards de dinars, a affirmé le DG du commerce extérieur, Ben Abdallah.

Les dépenses énergétiques ont causé la chute des réserves en devises de 25 jours d’importation en 2016, de 30 jours d’importation en 2017 et 35 jours d’importation jusqu’aux 10 premiers mois de 2018, a-t-il précisé. 

M. Ben Abdallah a attribué ce déficit, aussi, à la dépréciation du dinar par rapport aux principales devises étrangères (euro et dollar américain). Selon les statistiques, publiées par la Banque Centrale de Tunisie, le dinar s’est déprécié de 20,82%, par rapport au dollar américain, à la date du 9 janvier 2019, en comparaison avec la même période de 2018, et de 16,60 % par rapport à l’euro, durant la même période.

Par ailleurs, le responsable a expliqué l’aggravation du déficit commercial par la hausse des importations des produits alimentaires de plus de 17%, en raison de l’accroissement des achats de céréales de 33,7% et des importations des produits de consommation de 13%, suite notamment à la hausse des importations de textile et de vêtements (14,9%), d’équipements électroménagers (17,6%) et des produits pharmaceutiques (11,6%).

Tunis -. Le ministère de l’Industrie et des PME et l’Union tunisienne de l’industrie et de l’artisanat (UTICA) ont convenu, lors d’une séance de travail, de créer une commission qui sera chargée d’examiner plusieurs dossiers liés à la tarification de l’électricité et du gaz, de réduire la subvention de l’Etat en matière d’énergie et de maitriser l’efficacité énergétique. 

Les deux parties ont décidé d’accélérer l’examen des revendications des industriels relatives à la cogénération dans l’objectif de réduire le coût d’électricité consommée et la subvention, outre l’utilisation du surplus de production dans d’autres projets, souligne le ministère dans un communiqué. 

La même source révèle que cette Commission étudiera également les moyens à même de réduire la subvention de l’Etat destinée à la consommation des ménages d’électricité produite par les énergies renouvelables, à travers l’accélération de l’examen d’octroi des permis accordés par la STEG aux investisseurs et aux entreprises industrielles.

Au cours du mois de novembre dernier, l’UTICA avait catégoriquement refusé la hausse de plus de 45% du tarif d’électricité laquelle n'a pas été annoncée explicitement. Dans une déclaration aux médias, le ministre de l’Industrie et des PME, Slim Fériani, avait affirmé que l'augmentation de la Facture d'électricité concerne uniquement le secteur industriel et aucune augmentation de facture n'est prévue pour les ménages.

Tunis -. Un accord de crédit a été conclu entre la Tunisie et la Banque Internationale de Reconstruction et de Développement (BIRD), d'une valeur de 81,2 millions euros.

Dans une déclaration à la presse, le ministre du Développement, de l’investissement et de la coopération internationale, Zied Ladhari, a indiqué que «ce crédit, qui servira pour le financement du projet d’appui à la qualité du système éducatif au niveau de l’enseignement primaire, permettra de faciliter l’inscription de près de 4 mille enfants, âgés de moins de 6 ans, en classes préparatoires, durant les quatre prochaines années». 

Le projet vise à élargir le nombre de bénéficiaires de l’enseignement préscolaire et à renforcer les acquis des enfants dans les matières de la lecture et des mathématiques, ainsi qu’à améliorer les acquis des enseignants, la gestion des écoles et l'évaluation des élèves. 

-. Environ 2703 groupements hydrauliques opérant dans les secteurs de l’eau potable et d’irrigation sont actifs en Tunisie, coûtant à l’Etat un million de dinar annuellement, sous forme d’encadrement et de soutien technique, révèlent des données publiées par le ministère de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche.

Les dettes des groupements opérant dans l'irrigation auprès des commissariats régionaux de développement ont atteint 54 millions de dinars, contre 20 millions de dinars auprès de la STEG.

Quant aux dettes des groupements hydrauliques assurant l'approvisionnement en eau potable auprès de la STEG et la SONEDE, elles ont atteint respectivement 3,3 millions de dinars et 1,8 million de dinars, précise-t-on de même source. 

Le département de l’Agriculture a en outre indiqué que les groupements hydrauliques assurent l’approvisionnement en eau potable d’environ 279 mille foyers, soit environ 1,6 million habitants (93%) du milieu rural.

Alger -. Les conditions d’exercice des opérations de banque relevant de la finance participative par les banques et les établissements financiers viennent d’être fixées par un règlement publié au Journal officiel no 73.

Adopté récemment par le Conseil de la monnaie et du crédit, ce règlement a pour objet de définir les règles applicables aux produits dits «participatifs» ne donnant pas lieu à perception ou à versement d’intérêt et de définir les conditions d’autorisation préalable, par la Banque d’Algérie, des opérations de banque relevant de la finance participative, des banques et établissements financiers agréés.

Sont ainsi considérées des opérations de banque relevant de la finance participative, les opérations de réception des fonds, de placement, de financement et d’investissement, qui ne donnent pas lieu à la perception ou au versement d’intérêts, précise le texte.

Pour mettre en place des produits de finance participative, la banque ou l’établissement financier doit obtenir une autorisation préalable de la Banque d’Algérie.

Après obtention de cette autorisation préalable, les banques et établissements financiers agréés, désireux d’obtenir pour leurs produits, une certification de conformité aux préceptes de la charia, doivent soumettre lesdits produits à l’appréciation de l’organe national dûment habilité, selon le règlement.

Le même texte souligne que «le guichet finance participative», doit être financièrement indépendant par rapport aux autres départements et branches de la banque et de l’établissement financier, précisant que cette séparation comptable est concrétisée par l’indépendance des comptes clients du «guichet finance participative» par rapport au reste des comptes de leur clientèle.

MAP