Les marocains aiment-ils le réchauffement climatique ?

Mercredi 21 Août 2019

Pretoria : Dans un nouveau sondage panafricain, les réponses des marocains ont été des plus surprenantes. 



En effet, le programme de recherche panafricain, Afrobaromètre, a réalisé un sondage dans 34 pays africains, sur la perception du réchauffement climatique et son impact sur la productivité agricole.

Fruit d’un partenariat entre des Think-Tanks du Ghana, d’Afrique du Sud, du Bénin, du Kenya et de l'université d'État du Michigan aux USA, Afrobaromètre a publié les résultats de son sondage, ce mois d’Aout 2019, sous le titre ‘Change ahead Experience and awareness of climate change in Africa’.



Des les 34 pays africains où le sondage a été réalisé, Afrobaromètre a interrogé des échantillons représentatifs des populations avec un accent particulier sur les agriculteurs. Au Maroc, le sondage a été conduit au mois de mai de l’année 2018.

La principale question de ce sondage a été d’évaluer l’impact du réchauffement climatique sur la productivité agricole, à partir de deux facteurs importants : les sécheresses et les inondations.  

Les réponses ont été extraordinairement surprenantes concernant le Maroc. En effet, alors qu’une large majorité d’africains a estimé que le réchauffement climatique a grandement nui à l’agriculture et que les sécheresses et les inondations en découlant, se sont violement amplifiées en Afrique, les marocains eux, ont eu une autre opinion : ils n’ont été que moins de 16% à dire que le réchauffement climatique est mauvais pour l’agriculture. Plus encore, plus de 30% des répondants marocains ont même trouvé que le réchauffement climatique était bon et améliorait l’atmosphère.



En outre, les marocains ont été plus de 52% à croire que le réchauffement climatique a fait reculer la sécheresse et ils ont été plus de 40% à penser que grâce au réchauffement climatique les inondations sont moins sévères. Pourtant les inondations des années dernières qui ont fait plusieurs victimes dans le sud et le sud-est du royaume, prouvent le contraire.

INCONSCIENCE ET MANQUE DE SENSIBILISATION?

Selon Afrobaromètre, l’utilité de ce sondage menée en majorité auprès d’une population africaine rurale et peu alphabétisée, est d’abord d’évaluer le degré de conscience de ces populations des questions climatiques.

Les conclusions de ce sondage sont voulues par le groupe de chercheurs, comme une grille d’information pouvant aider les gouvernements, les activistes et les décideurs politiques, à sensibiliser le public au changement climatique.  

Les groupes les moins familiarisés avec le changement climatique et qui pourraient constituer de bonnes cibles pour la sensibilisation et le plaidoyer dans la construction d’une base populaire pour l’action contre le réchauffement climatique, sont les agriculteurs, les habitants des zones rurales, les femmes, les pauvres et les moins éduqués.     

Si l’Etat marocain désire efficacement lutter verticalement et horizontalement contre les effets du réchauffement climatique, un gros travail de sensibilisation l’attend. Et les résultats de ce sondage démontrent à quel point ceux qui sont sensés être les principaux associés de l’Etat dans cette lutte, sont loin de cerner la question du climat.




Source : https://www.lemag.ma/le-fil/c/0/i/36564397/les-mar...