Le savoir-faire provençal au service du romarin marocain

Lundi 9 Juillet 2018

Une délégation onusienne, composée de producteurs et de commissaires aux forêts marocains était à Forcalquier

Si le Maroc est capable de produire en grosse quantité de l'huile d'olive, des amandes et du safran, il s'intéresse désormais à l'exploitation des nombreuses plantes aromatiques qui poussent sur son territoire. C'est donc tout naturellement que le Royaume a regardé de l'autre côté de la Méditerranée, plus précisément en Provence, où la lavande est devenue un véritable symbole à l'international. Une success-story que " l'azir " (romarin en arabe marocain) ambitionne.

En ce sens, le Couvent des Cordeliers de Forcalquier, où se situent les locaux de l'Université Européenne des Saveurs et Senteurs (UESS), a reçu, jeudi dernier, des représentants du Haut-commissariat marocain aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification (HCEFLCD), regroupés dans une délégation de l'Organisation des Nations Uniespour le Développement Industriel (ONUDI), en fin d'après-midi.

Forcalquier :

pays des appellations

Afin de créer une agriculture durable du romarin dans la région de l'Oriental, au Maroc, notamment en structurant les coopératives de cueilleurs et les transformateurs, la conseillère de l'ONUDI Ebe Muschialli a trouvé profitable de " voir comment sont traitées, valorisées et travaillées les autres plantes aromatiques ici, en Provence, et surtout comment tous les acteurs s'imbriquent ". Une démarche qu'Olivier Bagarri, directeur de l'UESS, spécialisée dans la valorisation du végétal aromatique, a qualifiée de " flatteuse ", rappelant que " neuf produits de Forcalquier et ses alentours - à savoir le vin, l'huile d'olive, le miel, les herbes de Provence, le thym, le fromage de Banon, la lavande, l'agneau et le petit épeautre - bénéficient tous d'une appellation, gage de qualité ".

Une coopération essentielle pour répondre à la demande

En France, les plantes aromatiques et médicinales (PAM) représentent une production de niche pour le Ministère de l'Agriculture, même si les produits finis issus de leur transformation, tels que les cosmétiques ou les tisanes, se vendent à prix d'or. Cependant, la demande internationale va en grandissant et le marché a besoin d'un tissu de producteurs et transformateurs important.

" Nous avons énormément d'opportunités à exploiter ensemble pour proposer l'offre la plus complète. Nous devons entretenir un réseau ensemble, un regroupement intelligent. Nous ne sommes pas concurrents avec le Maroc. Nous sommes concurrents avec la chimie de synthèse ", a notifié Olivier Bagarri.

Le périple de la délégation l'a ensuite conduit vers Valensole, admirer le plateau recouvert de lavandes, et à l'Occitane, autre support d'un marketing territorial plus que réussi.

La Provence