Le combat pour le climat, nuit-il à la lutte contre la soif au Maghreb ?

Mercredi 20 Décembre 2017

Moscou : Une concurrence des militantismes, entre deux thèmes, tout deux hautement écologiques et très sensiblement liés ?!


C’est ce que craint l’observatoire du Sahara et du Sahel, une organisation intergouvernementale internationale, à vocation africaine, créée en 1992 et établie à Tunis, et dont l’action se situe dans les zones arides, semi-arides et subhumides sèches de la région sahélo-saharienne.

Par la voix de son secrétaire exécutif, l’expert algérien, Khatim Kherraz, l’OSS a regretté  que la grave question du stress hydrique en Afrique du nord, et dans la vaste région sahélo-saharienne, soit occultée internationalement, par quoi ? Et bien, surprenant !! par le combat pour le climat.

Khatim Kherraz a déploré qu’il existerait désormais, à l’échelle internationale, une sorte de concurrence des militantismes, une balance largement penchant en faveur des thématiques liées au changement climatique, et ce au détriment de l’épineuse, et pourtant non éloignée, question de l’eau dans les zones arides comme le Maghreb.

Il devient de plus en plus difficile de mobiliser des financements internationaux, pour des projets d’eau. Ce thème, pourtant crucial et très écologique, ne séduit plus au sein des instances de financement internationales, explique Kherraz.

Il ajoute :

‘’ Si vous essayez d'obtenir du financement pour un projet qui ne concerne que l'eau, vous n'obtiendrez rien. Les Etats riches et les organismes donateurs tendent à privilégier les problèmes liés au changement climatique, oubliant que [...] de nombreuses décisions liées à ces problèmes dépendent du développement des ressources en eau.’’

SOIF AU MAGHREB

Selon l’OSS, dans tous les pays du Maghreb, Maroc, Algérie, Libye, Mauritanie et Tunisie, les ressources en eau s’épuisent rapidement.

Dans ces pays, l’eau devient rare et de plus en plus chère et de plus en plus inaccessible technologiquement.

Kherraz conclut que :

‘’Il reste de l'eau dans les pays du Maghreb, mais les gens ne peuvent plus y avoir accès, car son exploitation nécessite beaucoup d’énergie et des technologies pointues. [...] et ces pays n'ont pas les moyens d'utiliser l'énergie électrique ou solaire nécessaire, ni de forer ou d'organiser la distribution via des réseaux efficients.’’ 

Adam Sfali - LeMag