Le citoyen numérique et les risques de monomanie et de FOMO

Jeudi 15 Février 2018

Montréal : De l’hyperconnexion à la cyberdépendance, le pas est facilement franchissable, augmentant ainsi des risques de maladies comme la ‘pseudologia fantastica’ ou le mensonge pathologique, les troubles du sommeil, les maux de dos, de tête et la dépression.


L’Homme du 21 siècle est un être connecté. Hommes et femmes, de tout âge, toute condition sociologique confondue, ont vu triplé, ces 10 dernières années, leur temps passé devant les écrans d’ordinateurs ou à utiliser des objets connectés.

Ce phénomène s’est accentué avec la démocratisation des smartphone et autres téléphones mobiles.

Mais cette hyperconnexion engendre des risques de santé publique, ayant des impacts sociaux, familiaux et psychologiques des plus inquiétants.

Selon le sociologue canadien, Amnon Jacob Suissa, spécialiste en dépendance et professeur à l’École de travail social de l’Université du Québec à Montréal – UQAM, l’Homme devenu citoyen numérique, 

‘’évolue dans les conditions propices au développement d’un trouble de cyberdépendance.’’

La cyberdépendance, explique le sociologue canadien, est une forme d’addiction qui peut être plus dévastatrice que la cigarette, la drogue ou l’alcool.

A la différence de la drogue ou de l’alcool, cette cyberdépendance est facilement accessible, d’un cout financier très faible, d’un approvisionnement sécurisé et d’un temps de pratique et d’exposition presque illimité, indique Jacob Suissa. Et les risques de développer des troubles psychiatriques ou comportementaux, s’en retrouvent aggravés.

LA MONOMANIE

C’est un délire, explique l’expert québécois. A force d’être happé par ses objets connectés, la victime se retrouve plongée dans une préoccupation unique et ce au détriment des multiples autres sources d’intérêts.

L’on développe ainsi une espèce de tête à tête exclusif avec son internet et ca finit par engendrer des troubles d’attention, de casser les liens familiaux et sociaux et sombrer dans l’isolement.

LE FOMO

Le FOMO acronyme pour Fear of missing out, est appelé aussi nomophobie. C’est un trouble psychiatrique propre aux citoyens numériques.

Il s’agit, selon Amnon Jacob Suissa, d’une peur maladive d’être séparé de son smartphone.

‘’l’état hors connexion devient anxiogène et favorise l’apparition de symptômes dépressifs.’’

Selon une étude britannique menée en février 2008 par la UK Post Office, ce trouble psychiatrique toucherait prêt de la moitié des utilisateurs de téléphones mobiles, et Plus d'un nomophobe sur deux affirme ne jamais éteindre son téléphone portable.


Ahmed Belasri - LeMag