Le Président Béji Caïd Essebsi: Un long combat pour la liberté

Jeudi 25 Juillet 2019

Tunis -Le Président tunisien Béji Caïd Essebsi, décédé jeudi à l'âge de 93 ans, est le premier chef d'Etat élu le 21 décembre 2014 au suffrage universel démocratique de la Tunisie.

Avocat de formation, fondateur en 2012 du parti "Nidaa Tounes" (centriste), Béji Caïd Essebsi, mort à quelques mois de la fin de son mandat présidentiel, fut, dès l'Indépendance, un proche, puis un disciple de leader Habib Bourguiba, qui lui a confié les ministères de l’Intérieur et de la Défense.

Après une longue éclipse, il a été nommé en février 2011 Premier ministre après la Révolution, ce qui lui a permis de baliser le chemin vers une transition démocratique réussie. 

Incontestablement, c'est sous sa présidence que le pays a cherché à sortir d'une longue et difficile période de transition, qui a souvent rencontré des vents contraires, des menaces terroristes rémanentes, des difficultés économiques persistantes et des tensions sociales permanentes. La situation géostratégique et régionale, instable et incertaine (Libye puis l’Algérie), ne l’a pas été d’un grand secours pour réaliser son rêve, restaurer le prestige de l’Etat tunisien et redonner au pays l’aura qu’il a perdu. 

En dépit des deux attentats terroristes survenus le jeudi 27 juin 2019 en plein centre de la capitale Tunis, le Président Caïd Essebsi, a réussi le pari de restaurer la sécurité et la stabilité du pays, en lançant une guerre, qu’il a, à plusieurs reprises qualifiée de longue, éprouvante, coûteuse mais inévitable.

Après des épisodes tragiques, notamment du musée du Bardo, du 18 mars 2015 et celui de Sousse du 26 juin 2015, le pays a retrouvé progressivement sa stabilité, sa sécurité et l’hydre terroriste a été cantonnée dans les régions frontalières ouest (frontière algérienne) et sud-est (avec la Libye).

En homme d’Etat, fortement imbu des valeurs républicaines et démocratiques, Béji Caid Essebsi a bénéficié, dès les premiers jours de son investiture en 2011 à la primature, d’un fort capital d’estime et de soutien de la communauté internationale.

Il a réussi à convaincre les dirigeants des grandes puissances qui n’ont pas hésité à lui porter main forte, à louer l’expérience démocratique du pays ou à lui apporter leur soutien que ce soit pour le combat mené par le pays contre le terrorisme ou en matière d’appui de son développement économique et social.

Il a été souvent l’invité d’honneur du G8 (26 et 27 mai 2011 à Deauville), du G7 de Taormina (Italie) en mai 2017 ou en juillet de la même année au G20 de Hambourg.

Son plaidoyer pour la Tunisie reste d’une grande actualité, affirmant sans détours devant les dirigeants des grandes puissances que "La Tunisie se trouve aux avant-postes de la lutte contre le terrorisme et mérite d’être soutenue pleinement dans ses efforts".

Ses appels tiennent au fait que pour lui le pays est pris pour cible par les terroristes en raison de son option pour un modèle politique et socioculturel qui se situe à l’antipode de la vision obscurantiste de ces groupes.

Son combat pour le développement de la Tunisie, la préservation de sa sécurité et de sa stabilité et surtout pour la promotion de sa singularité en matière des droits et libertés, de défense des valeurs de tolérance et d’ouverture, ne datent pas d’aujourd’hui. Il trouve sa source dans un parcours long et atypique et d’une expérience, dans la gestion des affaires publiques de son pays, d’une extrême richesse. 



Source : https://www.marocafrique.net/mafrique/c/0/i/359003...