Le Maroc respecte les engagements arabes à l'égard de la cause palestinienne et demeure attaché au rêve maghrébin (ancien MAE tunisien)

Vendredi 25 Décembre 2020

​Tunis - Les récents développements de la question du Sahara marocain n'ont pas affecté les positions constantes du Maroc à l'égard de la cause palestinienne, a affirmé l'ancien ministre tunisien des Affaires étrangères Ahmed Ounaies, qui a souligné que le Royaume est resté fidèle aux engagements collectifs arabes à cet égard, comme il est toujours attaché au "rêve maghrébin".


M. Ounaies, qui était l'invité d’une émission télévisée diffusée par la chaine de télévision "El Hiwar El Tounsi", a précisé que c'était SM le Roi Mohammed VI qui a appelé le Président palestinien Mahmoud Abbas, le 10 décembre dernier, et lui a rappelé l’engagement constant du Maroc vis-à-vis de la cause palestinienne juste conformément aux fondements convenus.

Le Royaume, a-t-il souligné, est resté attaché aux engagements collectifs pris lors du Sommet arabe de 2002 à Beyrouth, allusion faite à l’Initiative de paix arabe. Il a remarqué que le Souverain a également assuré le Président Abbas qu'Il n'épargne aucun effort au service de la cause palestinienne.

L'ancien ministre tunisien a, par ailleurs, affirmé que la reconnaissance par les États-Unis de la pleine souveraineté du Maroc sur l’ensemble de son Sahara, à travers une décision juridique du président Donald Trump, constitue un soutien fort au Royaume dans la défense de son intégrité territoriale et de sa souveraineté sur l'ensemble de son territoire, d'autant plus que cette décision a été prise par une superpuissance qui a droit de veto au Conseil de sécurité des Nations Unies.

Le Maroc a le droit de défendre son intégrité territoriale par les moyens qu'il juge appropriés, car il est considéré en situation de guerre depuis plus de 45 ans, une durée qui dépasse celle de la résistance (43 ans) menée par le Royaume pour recouvrer son indépendance, a-t-il ajouté.

Il a rappelé dans ce contexte les derniers développements survenus au poste-frontière d’El Guerguerat, après la violation par le "polisario" du cessez-le-feu en vigueur depuis 1991, soulignant que la situation normale a été rétablie dans la région, que traversent des centaines de camions transportant des produits marocains à destination du marché mauritanien.

Ces développements s'inscrivent dans le deuxième volet du processus de construction du Grand Maghreb et du parachèvement de l'intégrité territoriale du Royaume et de sa souveraineté sur ses territoires historiques, a dit l'ancien chef de la diplomatie tunisienne, faisant savoir que l’indépendance juridique est assuré lorsque l’Etat récupère l’ensemble de ses territoires avant la colonisation.

Tout en rappelant l'attachement du Maroc au Grand Maghreb, M. Ounaies a imputé l’échec du projet maghrébin au régime algérien qui, a-t-il dit, n’a pas épargné ses voisins, le Maroc et la Tunisie, de ses ambitions expansionnistes, rappelant qu'alors que la Tunisie a volontairement cédé une partie de son Sahara, feu SM le Roi Hassan II n'a pas plié devant le chantage, ce qui a poussé le régime algérien à déclarer la guerre au Royaume.

Il a également constaté que la Tunisie a eu son lot d'agressions de la part du régime algérien, faisant allusion à l'attaque de Gafsa, dans laquelle des citoyens tunisiens innocents et des membres de l’armée tunisienne ont été tués par un commando dirigé par le régime algérien.

Ce commando a mené le 26 janvier 1980 une attaque contre une caserne à Gafsa en tuant froidement les gardes et puis des soldats qui dormaient, tout en semant le désordre dans la ville, a-t-il expliqué, rappelant que feu SM le Roi Hassan II était le premier à contacter le président tunisien Habib Bourguiba pour lui exprimer sa solidarité avec la Tunisie.

L’ancien ministre tunisien a estimé que "celui qui choisit de régler les questions politiques par la guerre est celui qui attise le feu dans la région", notant que "c’est le régime algérien qui a déclaré la guerre contre le Maroc, anéanti l’Etat de Moktar Ould Daddah en Mauritanie et déclenché la guerre contre la Tunisie, à Gafsa et dans bien d’autres régions".

"Cela ne veut pas dire que les présidents algériens avaient ordonné" ces agissements, mais "l’Etat profond en Algérie qui planifie le terrorisme", a-t-il expliqué, faisant savoir que ce régime a "choisi de régler les différends entre les membres du Grand Maghreb par l'arme et la force".

Il a d'autre part souligné que la révolution algérienne s'est retournée contre son peuple, mais aussi contre ses voisins, appelant le mouvement de protestation algérien à prendre conscience du tournant historique dans la région.

L’ancien ministre tunisien a de ce fait exprimé son espoir de voir régler les questions politiques pacifiquement et de construire un Grand Maghreb fraternel, "qui est notre rêve et l'avenir pour nous tous". 

MAP