Le Maroc, espace de production du Savoir pour les étudiants africains

Vendredi 15 Mars 2013

La tournée africaine du Roi Mohammed VI, qui débutera le 15 mars 2013, et qui l’amènera au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Gabon, est l’occasion de revenir sur un aspect important de la politique africaine du Maroc et qui conditionne dans une certaine mesure les relations amicales entre le royaume et bon nombre d’Etats africains. Cet aspect permet au Maroc de propager ses idéaux et ses valeurs et de disposer d’une force de projection culturelle au-delà de ses frontières. Il s’agit de la diffusion du savoir dont le Maroc est l’un des Etats pionniers sur la scène africaine. 

Fruit d’un brassage culturel pluriséculaire, le royaume du Maroc, grâce à sa position géographique au confluent de plusieurs cultures et à son volontarisme politique, offre plus d’un atout aux étudiants venus des quatre coins du monde. En effet, dans le cadre d’une coopération sud-sud, 9000 étudiants étrangers, dont 7000 en provenance de l’Afrique subsaharienne, bénéficient des bourses marocaines, selon l’Agence Marocaine de Coopération Internationale (AMCI). Le royaume propose, en outre, une situation politique stable et des études qualitatives qui font de lui un laboratoire de production du savoir sur le plan africain. Ainsi, au lieu d’opter pour des formations en Europe où les frais d’étude sont élevés, sans parler des contraintes liées à l’obtention des visas, ces étudiants africains préfèrent s’orienter vers le Maroc, pays, qui plus est, musulman, ouvert et doté d’infrastructures universitaires de haut niveau. L’on dénombre 370 établissements offrant une possibilité d’accueil aux étudiants étrangers, dont 15 universités, cinq facultés de médecine et de pharmacie et plusieurs grandes écoles d’ingénierie, de management et d’architecture.

Parmi ces établissements, toujours d’après l’AMCI, « (…) il y a 56 établissements de formation des cadres, 59 établissements de formation professionnelle, 95 établissements de formation supérieure privée, 76 établissements de l’enseignement supérieur, 9 établissements des classes préparatoires, 13 établissements de brevet de technicien supérieur et 62 établissements de formation professionnelle privée ».

Outre l’existence d’établissements répondant aux standards internationaux, la stabilité politique dont jouit le Maroc s’adosse aux multiples avantages qu’il offre. En effet, le royaume propose, selon plusieurs étudiants ayant fait le choix d’y étudier, « (…) un climat d’études stable, qui ne souffre pas de perturbations majeures dues aux grèves et autres arrêts de cours qui agitent beaucoup d’autres universités africaines ». Le royaume applique, depuis les années de règne de Feu Hassan II, une politique de proximité vis-à-vis des pays subsahariens. Laquelle lui a permis d’entretenir son image auprès des futures générations de décideurs africains. Notons à cet égard que plusieurs cadres ayant reçu une formation de pointe au Maroc occupent actuellement de hauts postes de responsabilité dans leurs pays respectifs. C’est le cas, en l’occurrence, de Fahmi Saïd Ibrahim, l’actuel ministre des Relations extérieures, de la Coopération et de la Francophonie des Iles Comores, qui a effectué une partie de ses études supérieures à Rabat.

Entamée au milieu des années 1980, notamment après le retrait du Maroc de l’Organisation de l’Unité Africaine, la politique du royaume de s’ouvrir aux étudiants africains s’est intensifiée sous le nouveau règne, le Roi Mohammed VI ayant fait le pari de se tourner davantage vers l’Afrique. Toujours est-il important de souligner qu’outre la stabilité politique indéniable du pays et la qualité des études proposées, la réussite professionnelle des ex-lauréats des établissements marocains après leur retour dans leurs pays est une autre raison, parmi tant d’autres, qui détermine le choix de poursuivre les études au Maroc. Ce choix fait incontestablement du royaume le nouvel eldorado pour ces étudiants. Il est par ailleurs un moyen prestigieux de vivre l’expérience d’une émigration choisie et réfléchie, sans pour autant quitter le sol africain.

Kamal Sefrioui
Analyste au Centre d’Etudes Internationales


Kamal Sefrioui