Le Maroc doute de l'authenticité d'une queue de dinosaure vendue au Mexique

Mardi 23 Janvier 2018

Rabat - Les autorités marocaines ont émis des doutes sur l'authenticité d'une queue de dinosaure récemment vendue aux enchères au Mexique et n'excluent pas qu'il s'agisse d'un "assemblage de vertèbres" enrobé par un "vernis commercial".

Présenté comme un "fragment de queue d'Atlasaurus de la période jurassique" provenant du Maroc, cet ossement de quatre mètres de long a été vendu mardi dernier 1,8 million de pesos mexicains (environ 78.000 euros) par la société mexicaine de vente aux enchères Morton.

De premières investigations laissent penser que "cette queue de sauropode serait restaurée à partir d'un assemblage de vertèbres trouvées isolées, n'émanant pas de la même espèce", a indiqué dans un communiqué le ministère marocain de l'Energie et des Mines qui délivre les permis de fouille.
Les sauropodes sont des dinosaures caractérisés par leur grande taille et un régime herbivore.

"Le fait qu'Atlasaurus soit le grand-père de tous les sauropodes donne un vernis commercial supplémentaire", poursuit le ministère précisant n'avoir délivré aucun permis de fouille ni autorisation d'exportation correspondant aux "vertèbres" vendues au Mexique.

Le seul spécimen "d'Atlasaurus Imelakie", un dinosaure vieux de 160 millions d'années, d'une taille estimée à 18 mètres de long pour 10 mètres de haut a été découvert en 1979 au Maroc. Ce squelette est entreposé dans les réserves du ministère et deux copies sont exposées à Rabat et à Azilal (centre), dans la région riche en fossiles où il a été découvert.

Le ministère marocain de la Culture mène également une enquête dans le cas de la vente au Mexique pour, le cas échéant, faire appliquer les conventions internationales relatives à la lutte contre le trafic illicite de biens culturels et le pillage du patrimoine.

En avril 2017, le Maroc avait obtenu la restitution du squelette d'un dinosaure marin vieux de 66 millions d'années, retiré d'une vente aux enchères à Paris après la plainte d'une association.

En partie recouvert par la mer durant l'ère primaire (environ 500 millions d'années avant J.C.), le Maroc est mondialement réputé pour abriter de nombreux fossiles, minéraux mais aussi météorites.

AFP