La préservation du patrimoine judéo-marocain, un hommage à l'identité nationale unie et plurielle

Samedi 26 Décembre 2020

​Marrakech - La préservation du patrimoine judéo-marocain, à travers les multiples actions de réhabilitation et de mise à niveau d'une série de lieux de culte, de sanctuaires, de quartiers et de cimetières, illustre éloquemment, si besoin est, l'intérêt tout particulier que le Royaume, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, ne cesse d'accorder à la promotion de l'identité nationale, à la fois, plurielle et unie.


Au fil des siècles d'une histoire séculaire et si "rayonnante", le Maroc a toujours servi de véritable "havre" de paix, de quiétude, de tolérance, d'acceptation de l'autre et du respect de la différence, offrant, ainsi, un modèle à suivre en matière de dialogue et de cohabitation des civilisations, des religions et des cultures.

Et ce n'est pas un hasard de voir le Royaume former "une exception" planétaire en matière du vivre en commun, en faisant de l'affluent hébraïque une composante essentielle et une partie intégrante de l'identité nationale marocaine. Un Maroc qui demeure "fier" de ses filles et fils aussi bien Musulmans que juifs, ceux et celles qui ne cessent de manifester, là où ils se trouvent, leur attachement indéfectible à la mère-patrie et de mettre en avant, dans une liesse générale, leurs origines marocaines.

Au Maroc, cette terre d'islam, ouverte, à la fois, sur la Méditerranée et l'Atlantique et servant de carrefour et de trait d'union entre l'Europe et l'Afrique ainsi qu’entre l'Amérique et le Moyen Orient, la coexistence des religions est une réalité palpable et quotidienne, qui relève de la conscience collective et constitue l'un des fondamentaux de la société marocaine ouverte et tolérante.

Autant d'interactions et d'interférences qui, au fil des siècles, ont forgé et enrichi l'identité marocaine si riche, diversifiée, plurielle et "unique", ce qui constitue toute la singularité du Maroc d'hier, d'aujourd'hui et de demain, qui se veut une véritable "boussole" dont un monde, actuellement en proie au déni et à la fracture, a plus que jamais besoin. Un Maroc riche de son histoire et de son engagement, sans faille, pour les valeurs et principes de paix, d'humanisme et de respect mutuel. 

Cet intérêt porté à la préservation et à la promotion de la composante hébraïque de l'identité nationale s'est traduit, dès le départ, par le lancement par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, d'un programme de grande envergure portant sur la réhabilitation de ces lieux de culte, à l'instar de la Synagogue "Slat El Fassiyine de Fès" classée patrimoine mondial de l'UNESCO.

Une initiative Royale salutaire faisant que le Maroc se veut, désormais, le seul pays arabe dans le monde à procéder à l'instauration des synagogues (Slat El Kahal ou encore Slat Attia à Essaouira), des sanctuaires ainsi que des cimetières juifs. Et ce n'est pas tout car, dans cette démarche aucune approche de type "communautaire" ou "élitiste" n'a été observée en considérant que ces espaces demeurent ceux de l'ensemble des Marocains sans exception.

Ainsi, force est de constater, à titre d'illustration, que la conservatrice du Musée du judaïsme marocain est musulmane. Il en est de même pour la conservatrice de "Bayt Dakira" (Maison de la Mémoire) à Essaouira, un complexe unique en son genre au sud de la Méditerranée et en terre de l'Islam, abritant la Synagogue Slat Attia, outre un espace "histoire et mémoire" et des Centres de recherches sur le droit hébraïque marocain et sur les relations entre judaïsme et Islam.

Autre exemple éloquent de la réhabilitation du patrimoine judéo-marocain en est la mise à niveau du quartier juif (Hay Essalam) de Marrakech, qui a bénéficié en 2017 de travaux de réhabilitation pour être rebaptisé "El Mellah", permettant à ses ruelles d'arborer de nouvelles plaques en hébreu, ou encore du quartier El Mellah à Essaouira qui sera réhabilité dans le cadre du programme complémentaire de réhabilitation et de mise en valeur de l'ancienne médina d'Essaouira (2019- 2023) en cours d'exécution.

Il en est de même pour les cimetières juifs au Maroc qui, toujours sur Hautes Instructions Royales, ont bénéficié d'un véritable programme de réhabilitation, à l'instar de celui d'El Jadida qui date du XIXè siècle, abritant la tombe du Saint Rabbi Ihya Haïm Assouline.

Dans la même lignée, en avril 2019, SM le Roi a présidé la cérémonie de lancement des travaux de construction d'un Musée de la culture Juive dans le cadre du programme complémentaire de mise en valeur de la Médina de Fès. Un espace muséal qui vient s'ajouter au Musée juif du monde arabo-musulman à Casablanca qui abrite des collections d'objets témoignant de deux mille ans de vie juive au Maroc.

L'importance accordée à la préservation de la mémoire judéo-marocaine va se poursuivre au coeur de la médina d'Essaouira, avec la visite historique du Souverain, le 15 janvier 2020, à "Bayt Dakira", en présence d'un parterre de personnalités juives du Maroc et de l'étranger, comme M. André Azoulay, Conseiller de Sa Majesté le Roi et président-fondateur de l'Association Essaouira-Mogador.

La mise à niveau de ces différents espaces de culte, à l'échelle nationale, a permis d'accueillir annuellement des milliers de pèlerins de confession juive autour de sanctuaires notamment, lors des fêtes de la Hailoula, à l'instar du sanctuaire du Saint Rabbi Haïm Pinto, figure emblématique du judaïsme marocain ayant marqué l'histoire d'Essaouira, ou encore du Saint Nassim Ben Nessim dans le village de Ait Bayoud (environ d'Essaouira). 

MAP - Samir LOTFY