La diplomatie économique marocaine au service du développement africain

Vendredi 15 Mars 2013

Dans le cadre de sa politique africaine, le Maroc a adopté une nouvelle stratégie qui accorde une place de choix au volet économique. A cet effet, le gouvernement marocain, dans la perspective d’un partenariat « gagnant-gagnant », ne cesse d’associer davantage les deux secteurs, privé et public, afin d’accroître les échanges commerciaux et les flux d’investissement du royaume dans les pays de l’Afrique subsaharienne.

Concernant l’association des entreprises publiques, le royaume s’est engagé dans la mise en œuvre de projets à caractère durable, à l’instar du secteur de la santé, des infrastructures, de l’électrification et de la gestion des ressources en eau. C’est dans cette optique que des établissements étatiques, comme l’Office National de l’Electricité et de l’Eau Potable (ONEE) ou encore la Royal Air Maroc (RAM), ont mis en œuvre un programme diversifié qui s’articule notamment autour d’offres dédiées au continent africain. A titre d’exemple, la compagnie aérienne marocaine dispose de dizaines de lignes aériennes en direction de l’Afrique subsaharienne. En outre, la RAM, qui veille au renforcement du partenariat avec les opérateurs aériens africains, notamment Sénégal Airlines, est intéressée par la création d’une nouvelle compagnie aérienne au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).

Il convient de préciser que l’implication des entreprises marocaines dans les politiques gouvernementales a toujours caractérisé les différentes commissions mixtes tenues entre le royaume chérifien et ses partenaires africains. En effet, le secteur privé manifeste un intérêt croissant pour les marchés africains. Bien que les échanges commerciaux entre le royaume et les Etats d’Afrique subsaharienne ne représentent qu’un pourcentage de 2% de la valeur du commerce extérieur du pays, la progression des échanges croît d’une manière soutenue depuis 1996. D’autant plus que la tendance est appelée à évoluer dans les prochaines années, en considération de l’important potentiel de développement qui existe.

Force est de souligner que plusieurs entreprises marocaines privées concrétisent une véritable stratégie de développement dans les terres subsahariennes. A titre d’illustration, notons l’implantation de filiales bancaires de la Banque Centrale Populaire (BCP), d’Attijariwafa Bank et de la Banque Marocaine du Commerce Extérieur (BMCE Bank) dans plusieurs pays africains, notamment le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Gabon. En outre, plusieurs holdings comme Ynna Holding et l’Omnium Nord-Africain, à travers sa filiale minière MANAGEM, interviennent en Afrique. Dans le secteur immobilier, le groupe Addoha et Alliances Développement Immobilier ont déjà signé des accords de partenariat avec le gouvernement ivoirien pour la construction de milliers de logements sociaux. Pour sa part, le leader du secteur des télécommunications au royaume, Maroc Telecom, déjà présent en force en Afrique de l’Ouest, entend renforcer sa présence dans la région.

Somme toute, les deux secteurs, public et privé, jouent un rôle important dans le renforcement de la dynamique des relations entre le Maroc et les pays africains. Cette dynamique étant consolidée par une véritable diplomatie économique à travers laquelle le royaume souhaite bâtir un partenariat « gagnant-gagnant » avec les pays d’Afrique subsaharienne et donner un exemple tangible de la coopération Sud-Sud. C’est dans cette perspective que s’inscrit la visite royale de trois pays africains, en l’occurrence le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Gabon, qui débutera le vendredi 15 mars 2013.

Larbi Amine – Lemag.ma


Larbi Amine – Lemag.ma