La Cour des comptes constate un "chevauchement" des ro les entre le ministe re de tutelle, les AREF et les directions provinciales (Rapport)

Mardi 28 Août 2018

Rabat - La Cour des comptes a constate , dans son rapport annuel au titre de l'année 2016-2017, un "chevauchement" des ro les et des attributions entre le ministe re de tutelle, les Académies régionales de l'Education et de la Formation (AREF) et les directions provinciales (DP). Le contro le de la gestion de AREF des re gions de l’Oriental, du Grand Casablanca, de Beni Mellal-Khe nifra et de Laâyoune-Sakia El Hamra a permis de relever plusieurs observations dont l'incohe rence de l’organigramme des AREF avec les compe tences qui leur sont de volues, ainsi que le non e tablissement par les DP des plans d'action et des bilans annuels des re alisations, fait savoir le rapport. Il a e te releve e galement la tenue non re gulie re des re unions des conseils des acade mies et de celles des commissions the matiques, indique la même source, ajoutant qu'en plus, les conseils des acade mies (CA) n'assument pas pleinement leurs pre rogatives, notamment celles concernant la construction de nouvelle unite s scolaires, l'e tablissement des cartes e ducatives et la fixation du programme pre visionnel de formation des enseignants.

S'agissant de l'offre scolaire publique, la Cour relève que "plusieurs insuffisances ont e te observe es", notamment le de ficit en infrastructures de base au niveau de certains e tablissements scolaires, comme les branchements aux re seaux d’eau potable, d’e lectricite et d’assainissement liquide, en plus de l’insuffisance d’autres e quipements, tels que les murs de clo ture, les blocs sanitaires, les terrains de sport, les salles multime dias, les bibliothe ques, la connexion internet et le mate riel didactique. La Cour cite également l'existence de classes multi-niveaux sans me thodes pe dagogiques approprie es, la non-exploitation de certaines salles destine es a l’enseignement pre scolaire par manque d’e ducateurs et d’appui financier aux associations ope rant dans ce domaine ainsi que le de passement de la capacite d’accueil dans certains internats ainsi que l'inade quation des conditions d’accueil dans les internats et les cantines scolaires. A cela, il faut ajouter la sous-exploitation des e coles communautaires et l'absence de statut les re glementant, outre le manque en infrastructures d’accueil destine es aux e le ves a besoins spe cifiques et aux e le ves du pre scolaire et l'insuffisance des conditions de se curite et d’hygie ne dans certains e tablissements scolaires. La Cour pointe aussi du doigt l'importance des classes encombre es (classes avec 41 e le ves et plus). Ainsi, pour l’AREF de la re gion du grand Casablanca, il a e te constate que durant l’anne e scolaire 2014/2015, la majorite des classes sont encombre es, atteignant plus de 42% dans le primaire, 65% dans le secondaire colle gial, et 50% dans le secondaire qualifiant.

Pour l'AREF de Beni Mellal-Khe nifra, les classes encombre es ont enregistre , durant l’anne e scolaire 2015/2016, un taux de 11,3% pour le primaire, 38,16% pour le secondaire colle gial et de 29,98% pour le secondaire qualifiant, précise la même source. Au niveau de l'atteinte des objectifs de scolarisation, la Cour a note , au niveau de toutes les acade mies, une insuffisance dans un ensemble d’indicateurs, dont la non-re alisation de l’objectif de ge ne ralisation de l’enseignement fondamental pour les enfants ayant atteint l’a ge de scolarisation fixe a 6 ans. A titre d’exemple, indique le rapport, au niveau de la re gion du grand Casablanca, le taux de scolarisation a atteint seulement 86% pour l’anne e scolaire 2014/2015.

La Cour cite aussi la non atteinte de l’objectif de ge ne ralisation de l’enseignement pre scolaire a l’horizon 2015, la faiblesse de l’offre publique dans ce domaine, ainsi que le non-respect de certaines dispositions des cahiers de charges par les e tablissements de l’enseignement pre scolaire prive , et l’encombrement dont souffrent certaines de ses classes, sans compter le manque de compe tences et de formation requises pour les formateurs et l’absence de contro le administratif sur ces e tablissements.

En ce qui concerne les indicateurs du rendement interne du syste me e ducatif, la Cour met l'accent sur l’importance du taux de de perdition et d’abandon scolaire surtout entre les trois cycles scolaires, ce qui a impacte ne gativement le taux d’ache vement des e tudes d’un cycle a un autre. Ainsi, sur la re gion du Grand Casablanca, si le taux d’ache vement est presque de 100% dans le cycle primaire, il ne de passe gue re 77% dans le secondaire colle gial, et 60% au niveau du secondaire qualifiant. Cette diffe rence est explique e, selon le rapport, en particulier par l’adoption de seuils de re ussite faibles au niveau du primaire, l’obligation de subvenir aux contraintes de la carte scolaire et l’insuffisance de l’encadrement des e le ves. La Cour attire l'attention aussi sur la propagation de certains comportements de viants comme la violence scolaire, la tricherie et le phe nome ne des heures supple mentaires.

MAP