L'Algérie pratique "la séquestration", "la maltraitance" et "la déportation" envers les migrants ouest-africains (portail malien)

Jeudi 26 Octobre 2017

Bamako - "L’Algérie en violation flagrante de son devoir de solidarité et d’assistance fraternelle à des personnes en détresse, pratique à l’encontre des migrants ouest-africains, l’embastillement, la séquestration, la maltraitance et la déportation", a écrit jeudi le portail malien d'information +Maliweb+.


L'Algérie pratique "la séquestration", "la maltraitance" et "la déportation" envers les migrants ouest-africains (portail malien)

"Les témoignages de ces hommes et femmes -parfois en familles-, ballotés des confins du Sahara aux rivages méditerranéens et de Charybde en Scylla, sont émaillés de récits dont il ressort que, outre les violences habituelles exercées à leur encontre par les passeurs, ils sont en plus traqués, humiliés, dépouillées de leurs biens et traités comme des sous-êtres par la force publique algérienne", souligne le site dans un article signé par Husain Edwards, journaliste analyste et expert des affaires africaines à Bruxelles.

Et d'ajouter qu'"apparemment, l’Algérie prendrait du plaisir à expérimenter une nouvelle forme de racisme d’Etat qui lui permettrait, le temps d’un feu de paille et pas plus, de détourner l’attention de son opinion de la grave crise socio-économique et politique qui couve depuis plusieurs mois, et dont tout le monde sait qu’elle pourrait déboucher sur une explosion sociale aux conséquences incalculables".

"Au motif qu’elle défend ses frontières contre des groupes terroristes qui sont en réalité, secret de Polichinelle, des Monstres de Frankenstein, l’Algérie organise depuis plusieurs semaines voire des mois, une chasse systématique et méthodique aux Noirs", note la même source, ajoutant que "jusque-là, les Etats africains au Sud du Sahara dont les nationaux sont ainsi pris au piège, observent la situation avec préoccupation".

"Des pays comme le Mali, le Niger, le Sénégal ou le Burkina Faso qui sont en première ligne, n’ont pas d’autre choix que de donner un gage à leurs opinions nationales respectives qui ne s’embarrassent guère de formules diplomatiques ampoulées pour crier leur désarroi et leur colère", poursuit l'auteur, soulignant ces opinions sont drivées par des collectifs qui bougent et organisent des conférences de presse et mettent la pression sur le pouvoir politique".

"Ainsi trois organisations maliennes ont co-animé une conférence de presse le 21 octobre dernier à Bamako pour protester contre la maltraitance de [nos] compatriotes par les autorités algériennes et libyennes et inviter le gouvernement à sortir de son silence et inactivité ", relève l'article, précisant que "ces organisations sont le Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne (CSDM), le Front International des Sociétés civiles Panafricain (FISPA) et l’Association Malienne des Expulsés (AME)".

"Non seulement les gouvernements africains entendent cette grogne et ces suppliques de leur rue, mais en plus, ils agissent aussi concrètement pour leur apporter des réponses appropriées. En effet, le gouvernement de Bamako a annoncé récemment avoir organisé carrément des convois de bus pour extraire certains de ses nationaux du bourbier algérien et s’apprête à mettre en place un pont aérien à cette même fin. Et d’autres pays prennent des initiatives similaires pour tenter de soulager la souffrance de leurs ressortissants qui traversent un vrai cauchemar en Algérie", selon l'auteur.

"A s’y méprendre, on se croirait revenu aux tristes années 70 et 80 où, sur le continent, quelques pays avaient expulsé massivement des étrangers, simples boucs émissaires d’une crise qui leur était totalement étrangère", conclut l'article.


MAP