L'Algérie depuis la démission d'Abdelaziz Bouteflika

Mardi 31 Mars 2020

Alger - Rappel des principaux développements en Algérie depuis la démission il y a un an d'Abdelaziz Bouteflika, après deux décennies de pouvoir.
L'Algérie depuis la démission d'Abdelaziz Bouteflika
Le 2 avril 2019, le président algérien Abdelaziz Bouteflika, contesté par la rue et sommé de quitter le pouvoir par un de ses principaux fidèles, le général Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée, démissionne.

Très affaibli depuis un AVC en 2013, M. Bouteflika, 82 ans, avait annoncé le 10 février qu'il briguerait un 5e mandat, déclenchant un mouvement de protestation d'une ampleur inédite.

Depuis le 22 février, des manifestations massives se déroulaient chaque vendredi à travers le pays pour réclamer son départ.

Le 5 avril, les Algériens descendent à nouveau dans la rue, déterminés à se débarrasser du "système" politique en place depuis l'indépendance en 1962.

Les protestataires appellent au départ des "3B", Abdelkader Bensalah (président du Conseil de la Nation, chambre haute), Taïeb Belaiz (président du Conseil constitutionnel) et le Premier ministre Noureddine Bedoui, trois hommes-clés de l'appareil mis en place par M. Bouteflika et à qui la Constitution confie les rênes du processus d'intérim.

Le 9, Abdelkader Bensalah, est nommé président par intérim. Les partis d'opposition ont boycotté la réunion du Parlement, refusant de valider sa nomination.

A Alger, des centaines de d'étudiants scandent "Dégage Bensalah" et "Système dégage". La police tire des grenades lacrymogènes et fait usage de canons à eau pour les disperser.

Le 20 mai, le général Gaïd Salah, nouvel homme fort du pays, rejette les principales demandes du mouvement ("Hirak") de contestation: report de la présidentielle convoquée le 4 juillet et départ des figures du "système".

Le 2 juin, faute de candidats, le Conseil constitutionnel annule la présidentielle.

Le général Gaïd Salah juge début août que les revendications "fondamentales" de la contestation ont été satisfaites.

Les Algériens continuent néanmoins à manifester massivement et pacifiquement à Alger chaque vendredi.

Le 18 septembre, l'armée durcit le ton, indiquant qu'elle empêchera désormais les manifestants des autres régions de se joindre aux cortèges d'Alger.

Le 25 septembre, un tribunal militaire condamne Saïd Bouteflika, frère et puissant conseiller du président déchu, ainsi que deux ex-chefs du renseignement à 15 ans de prison pour "complot". Leurs peines ont été confirmées en appel en février 2020.

Deux ex-Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, jugés pour corruption, écopent en décembre respectivement de 15 et 12 ans de prison. Leurs peines ont été récemment confirmées.

D'autres ex-hauts dirigeants politiques et grands patrons proches de M. Bouteflika ont été également condamnés.

En novembre, l'ONG Human Rights Watch (HRW) dénonce une "répression généralisée". Le Parlement européen condamne "l'arrestation arbitraire et illégale", "les intimidations et les attaques" de journalistes, syndicalistes, défenseurs des droits humains et manifestants.

Plusieurs dizaines de personnes restent en détention pour des faits liés au "Hirak", selon des organisations de défense des droits humains.

Le 12 décembre, Abdelmadjid Tebboune, un ancien fidèle de M. Bouteflika, remporte la présidentielle boycottée par l'opposition et marquée par une abstention record (plus de 60%).

Le lendemain, le nouveau chef de l'Etat invite le "Hirak" au dialogue. Mais les manifestants le conspuent.

Le 23, le général Gaïd Salah décède d'une crise cardiaque à 79 ans.

Le 31 janvier 2020, pour le 50e vendredi consécutif de manifestations, les contestataires redescendent en nombre dans les rues d'Alger.

Le 20 mars, pour la première fois depuis le début de la contestation, les rues d'Alger sont vides, après l'interdiction des rassemblements pour lutter contre le nouveau coronavirus.

La progression de la pandémie oblige aussi les partisans du "Hirak" à suspendre les manifestations.



Source : https://www.maafrique.com/L-Algerie-depuis-la-demi...

AFP