Khadija Homisa ou l’histoire d’une créatrice de talent dotée d’une passion exceptionnelle pour l’artisanat

Lundi 9 Mars 2020

Rabat – Entre Khadija Homisa, originaire de Salé, et l’art de la création de bijoux, se tissent les fils d’une histoire d’amour exceptionnelle, qui l’a transformé d’une simple amatrice à une professionnelle confirmée de cet art longtemps considéré comme la chasse gardée des hommes, devenant ainsi une artiste talentueuse et grande créatrice dans son domaine.


Une fois à l’intérieur de l’atelier “Lamassate Khadija”, situé dans le quartier de Tabriquet à Salé, le visiteur est attiré par l’esthétique de chaînes, bracelets et pièces uniques conçues avec un grand savoir-faire et forgées par les doigts créatifs d’une femme passionnée par l’artisanat traditionnel marocain.
 

“Je sais que ce domaine est un terrain de chasse de prédilection pour les hommes. Moi, j’aime tellement mon travail, je suis fière d’être une orfèvre et je crois profondément en ce que je fais”, a dit Mme Khadija, pour décrire ces début dans le métier depuis quatre années, dans une interview accordée à la MAP.
 

Dotée d’une ambition illimitée, cette artiste a créé en 2016 la coopérative “Lamassate Khadija” en compagnie d’un groupe de femmes talentueuses et créatives, non seulement dans le domaine de la joaillerie et du design de bijoux, mais aussi dans d’autres domaines créatifs et artistiques, tels que la broderie, la couture et la décoration d’intérieur.
 

Depuis lors, les réalisations et les succès de “Lamasate Khadija” se suivent et renforcent de jour en jour sa touche de qualité. Une histoire de réussite ponctuée par le “Label national de l’Artisanat du Maroc” remis en 2018 à cette coopérative par le ministère de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire, en reconnaissance de sa créativité et professionnalisme.
 

De même, la coopérative a remporté, au cours de la saison 2017-2018, le prix du “Meilleur artisan qualifié”, décerné par le ministère de tutelle. En 2019, “Lamassate Khadija” a obtenu son identifiant auprès de l’administration des Douanes et des impôts directs et indirects, soit “une énorme réussite juridique pour toutes les coopératives et micro-entreprises”, a affirmé Mme Khadija.
 

Pour cette artiste et ses amies de long chemin de la création et de la créativité, la plus grande réalisation de leur coopérative demeure l’obtention en 2019 de la “garantie des métaux précieux”, une reconnaissance de la qualité de leurs produits dans l’industrie de la bijouterie et joaillerie.
 

Tout en évoquant, avec une grande fierté, ses activités créatives, Khadija Homisa ne s’est pas focalisée sur les difficultés rencontrées en tant que femme qui a investi un monde masculin, mais a énuméré certaines difficultés liées à la commercialisation de ses produits.
 

“Nous souffrons beaucoup du problème de la commercialisation malgré notre participation régulière à diverses expositions et manifestations nationales et régionales, parce que nous travaillons avec des matériaux précieux et des pierres précieuses”, a-t-elle dit avec une certaine amertume, ajoutant que “pour nous, le processus de commercialisation demeure le plus grand défi. D’autant plus que notre coopérative ne dispose pas de machines et d’équipements modernes qui nous évitent d’avoir à recourir à d’autres prestataires de services pour finaliser nos créations et conceptions, qui sont souvent chères”.

 

En cette Journée mondiale de la femme, Khadija Homisa a appelé les femmes marocaines à faire preuve de patience, de force et de résilience afin de se réaliser et de donner vie à leurs objectifs et aspirations, soulignant que “rien n’est accompli du jour au lendemain, mais seulement avec insistance, détermination et patience”.


Ismail Bahhane