Jamila Kessabi, ou quand l'amour des chiens sert à lutter contre la criminalité

Samedi 16 Septembre 2017

Casablanca - Dans une simulation, organisée en marge des Journées portes ouvertes de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), la policière maître-chien, Jamila Kessabi, semble parfaitement maîtriser son chien policier qui obéit à ses moindres gestes.


Jamila Kessabi, ou quand l'amour des chiens sert à lutter contre la criminalité

La silhouette élancée et la démarche ferme, cette jeune policière originaire de la ville de Salé peut se vanter d'être l'une des six femmes marocaines qui ont eu l’opportunité d’intégrer le Centre cynophile national de police, réalisant ainsi un rêve qu’elle caressait depuis son enfance.

"J’ai toujours été séduite par le métier de policier. C’était un rêve d’enfance et dès que j’ai eu l’opportunité de rejoindre le Centre, je n’ai pas hésité", confie-t-elle à la MAP avec un regard vif qui met en valeur des yeux noisette en amande.

La tête haute et les mains derrière le dos, Jamila cache mal sa fierté de pouvoir contribuer à la lutte contre la criminalité tout en restant à côté de ses chiens préférés.

Sa mission n’est pourtant pas des plus anodines. Affectée à l’aéroport de Rabat-Salé depuis 2010, son métier l’expose à des risques multiples et de manière permanente. Avant l’arrivée des passagers, la patrouille à laquelle elle appartient est censée effectuer des ratissages de l’aéroport très tôt dans la matinée pour s’assurer de l’absence de tout danger potentiel.

Par la suite, elle procède à la vérification des bagages des passagers, à la recherche d’une présence potentielle de matières explosives, d’armes non autorisés, ou de stupéfiants. Aussi, elle doit vérifier et éliminer les bagages abandonnés.

"Ce métier requiert une vigilance permanente pour intervenir en cas de besoin", nous éclaire cette jeune femme dont rien ne semble détourner l'attention ou affecter sa volonté de faire les choses dans les règles de l'art.

"C’est l’amour du défi qui m’a amené à choisir ce métier", affirme Jamila qui s’enorgueillit de rivaliser les hommes dans un métier à hauts risques.

"Par exemple, lorsqu’on détecte un bagage abandonné, tout le monde recule, mais moi je prends les devants. C’est en ce moment que je me sens le plus fière de ma mission", a-t-elle lancé avec un sourire de gloire.

Jamila, qui n'a rien à envier à ses collègues de sexe masculin, s’est rapidement imposée au sein de l’équipe cynophile grâce à son courage, son professionnalisme et ses compétences avérées, témoigne Chouaouti Mustapha, officier de paix relevant de la police cynophile de la DGSN.

Ses innombrables mérites, dont l'abnégation au travail, une aisance relationnelle avec les collègues et les usagers de l'aéroport et une habileté qui laisse plus d'un ému, lui ont valu la confiance de ses supérieurs hiérarchiques et l'affectation dans un site stratégique qu'est l’aéroport Rabat-Salé, selon ce responsable.

Après avoir décroché son baccalauréat, Jamila a intégré en 2008 l’Académie royale de police de Kénitra où elle a bénéficié d'une formation initiale qui lui a permis d'acquérir des connaissances techniques.

Cette formation a été confortée par deux stages de spécialisation dans le domaine de dressage de chiens policiers: l’un à Témara et l’autre en Autriche, avec une spécialisation en explosifs. Il s’agit de la toute première promotion de cyno-techniciens de sexe féminin.


MAP - Ilias KHALAFI