« Il faut qu'il prenne du Banania ». Un consultant sportif agite les réseaux sociaux

Samedi 23 Juin 2018

Wilfred Ndidi, joueur de l'équipe nationale nigériane, a été la cible, à la suite d'une action ratée, de propos racistes de la part du commentateur Grégory Paisley, ancien joueur de foot formé au PSG et qui a remporté la coupe de France avec le FC Sochaux-Montbéliard. Ce dernier déclare, sur un ton moqueur « il faut qu'il prenne du Banania ».

Difficile, malgré ses excuses à la mi-temps, de ne pas voir dans ses propos du racisme. D'autant plus que cette boisson possède encore à l'heure actuelle une réputation sulfureuse. Pour exemple, son logo n'a pas changé, juste « rafraichi », depuis sa création. Il s'agit d'un tirailleur sénégalais, soldat des troupes coloniales françaises dissoutes en 1960, représentant toutes les caractéristiques racistes d'une caricature de « l'Africain », avec son air sympathique et ses grosses lèvres. Puis son slogan publicitaire raciste « Y'a bon Banania », bien qu'interdit en 2011, sont d'autant d'éléments ancrés à la marque, et qui n'ont pas pu échapper à Grégory Paisley. Ce dernier, qui pour démontrer qu'il n'était pas raciste, s'est d'ailleurs enfoncé en déclarant « avoir comme meilleur ami un sénégalais ». Thierry Roland aurait été fier de la relève.

Match Nigeria-Islande, frappe écrasée d'un joueur nigérian, commentateur de @beinsports_FR qui lance : "Il faut qu'il prenne du Banania là"...

Sérieusement ?!pic.twitter.com/nMjQbSFsQ7

— Yohan Blavignat (@yohanblavignat) 22 juin 2018

Ce dernier avait montré tout son racisme lors de la coupe du monde de 1986 lorsque la main de Dieu de Maradona avait permis aux Argentins de se qualifier face aux Anglais pour les demi-finales : « Honnêtement, Jean-Michel Larqué, ne croyez-vous pas qu'il y a autre chose qu'un arbitre tunisien pour arbitrer un match de cette importance ? ». Thierry Roland se défendra en disant : « je ne suis pas raciste, je n'ai rien contre les tunisiens. D'ailleurs ma femme de ménage est tunisienne ».

Des déclarations qui n'ont pas convaincu les téléspectateurs choqués par les déclarations du consultant. Si le foot, est un sport populaire, il est traversé par des idées, inconscientes ou non, réactionnaires, que ce soit le racisme, l'homophobie, le sexisme etc...

Mais le foot n'est pas un sport de « gros beauf », une caractérisation également réactionnaire puisque c'est tout bonnement du mépris de classe. Il ne tient qu'à nous de changer ces mentalités sur les terrains, dans les tribunes, derrière nos télés pour en finir avec ces idées réactionnaires. Comme le disait Léopold Sédar Senghor dans Hosties noires, « je ne laisserai pas la parole aux ministres, et pas aux généraux. Je ne laisserai pas — non ! — les louanges de mépris vous enterrer furtivement. Vous n'êtes pas des pauvres aux poches vides sans honneur. Mais je déchirerai les rires Banania sur tous les murs de France ».



Source : http://www.revolutionpermanente.fr/Il-faut-qu-il-p...

Sadek Basnacki, Valentin Lino