Fayçal Laâraïchi dresse un diagnostic sans concession sur l’échec du sport marocain

Mercredi 25 Décembre 2019

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Pour la première fois depuis son élection à la tête du Comité national olympique marocain (CNOM), Fayçal Laâraïchi a établi un diagnostic sans concession sur le sport national. Devant les représentants des 30 fédérations olympiques présents à l’AGO du CNOM sur les 31 existantes, Laâraïchi a exhorté les représentants des fédérations à travailler en équipe pour atteindre les objectifs escomptés : «Aidez-nous pour qu’on puisse vous aider. Si on travaille ensemble sur des projets clairs et chiffrés, on contribuera au développement du sport national. Il y a une seule équipe, c’est l’équipe Maroc. Il faut apprendre à travailler ensemble», a-t-il indiqué.

Durant son discours à l’ouverture des travaux de l’assemblée générale ordinaire du CNOM, Fayçal Laâraïchi a appelé dans un discours fédérateur les présidents des Fédérations à travailler de concert avec le CNOM pour faire progresser le sport national. «Aidez-nous pour qu’on puisse vous aider. Si on prépare des projets ensemble avec des chiffres bien ficelés, on aura plus de chance de convaincre les pouvoirs publics de les soutenir. Construisons ensemble cette nouvelle dynamique. Il y a une seule équipe, c’est le team Maroc. Il faut apprendre à travailler ensemble. Il faut s’assoir pour voir comment on peut aider le sport national. On est à votre service. On est la même équipe», a-t-il lancé en direction des 30 représentants des Fédérations olympiques. Laâraïchi a, en outre, souligné qu’il ne faudra pas faire du gain des médailles une fixation. «Les médailles ne doivent pas être l’arbre qui cache la forêt. Le plus important, dit-il, est d’élargir la base des pratiquants. Les médailles suivront automatiquement». En parlant de l’élargissement de la base des pratiquants, Laâraïchi pense au sport scolaire. «Quand je parle de l’élargissement. Je pense au sport scolaire. Comment peut-on avoir des sportifs de haut niveau si on n’a pas le sport scolaire et si on n’a pas une base de pratiquants élargie ? Le sport est l’une des écoles fondamentales du futur citoyen. Il est passé où le sport scolaire ?» s’est-il interrogé. En se livrant sans filtre et sans détour, Laâraïchi avait visiblement à cœur de mettre les présidents de Fédérations olympiques, mais aussi les pouvoirs publics, devant leurs responsabilités.

En vantant les mérites du sport scolaire, le président du CNOM a en travers de la gorge le nombre de licenciés sportifs au Maroc. Un nombre jugé dérisoire comparé à celui d’autres pays. Laâraïchi a livré quelques chiffres concernant la Fédération de tennis qu’il préside. À titre de comparaison, il existe seulement 9.000 licenciés tennistiques au Maroc, contre 1,3 million en France et 2,3 en Allemagne et 900.000 en Espagne. Il y a des fédérations au Maroc qui n’ont pas 9.000 licenciés.

Subventions insignifiantes aux Fédérations 
Toujours offensif dans son discours, Laâraïchi a jugé que les subventions accordées par le ministère de la Jeunesse et des sports aux Fédérations sont insignifiantes : «Qu’est-ce qu’une Fédération peut faire avec une subvention de 1 million de DH. On ne peut rien faire avec cet argent. Vous ne pouvez pas demander à quelqu’un d’aller en voiture à Dakhla, sans même lui donner l’argent pour mettre du carburant, pour à la fin lui reprocher de ne pas être arrivé à temps. Cela ressemble aux cas des Fédérations à qui on demande des résultats et des médailles, alors qu’elles n’ont pas les moyens pour atteindre cet objectif. Donnez-nous les moyens et après on rendra des comptes», a-t-il affirmé. Laâraïchi n’a pas oublié de remercier les présidents des Fédérations qui font un excellent travail, bénévolement. «Au nom du comité exécutif, je vous dis merci parce que ce que vous faites, vous le faites gratuitement. On ne doit pas subir les critiques des gens qui ne connaissent rien au sport», a-t-il dégainé. 



Source : https://lematin.ma/journal/2019/faycal-araichi-dre...