Entre la bonne tristesse .. et la mauvaise tristesse

Lundi 9 Avril 2018

Paris : Comme il y a un bon cholestérol et un mauvais cholestérol, dont les effets, sur l’organisme, sont antinomiques, il existerait une bonne tristesse, bénéfique voire souhaitable et une mauvaise tristesse, contre laquelle il faut lutter en urgence.


Le célèbre psychologue américain, Paul Ekman, la tristesse peut être définie comme suivant :

‘’C’est une douleur émotionnelle exprimée par des sentiments de désespoir ou de chagrin. La tristesse provoque un état léthargique. Elle est l’une des - sept émotions de base – avec la joie, la colère, la surprise, la peur, le mépris et le dégoût.’’

La tristesse est donc une douleur, mais elle serait scindable en deux catégories, selon son évolution chronologique. 

Ainsi, il y aurait une bonne tristesse, qui serait bénéfique pour la santé, tant physique que mentale d’un individu. Elle serait une douleur salvatrice, réconfortante et baume.

Et une autre tristesse qui serait mauvaise, qui se mue rapidement en dépression, avec ce qui s’en suit comme problèmes pouvant être dangereux, comme l’isolement, le désespoir  ou même le suicide.

LA BONNE TRISTESSE

La différence entre ces deux catégories de tristesse est une évolution chronologique.

En effet, selon nombreuses études psychologiques internationales, une tristesse qui survient après un traumatisme émotionnel, comme la perte d’un être cher ou un échec professionnel, débute la plupart du temps, sous sa forme bénéfique.

Selon, Emmanuel Pascal, coach français en cohérence cardiaque et auteur de l’ouvrage ‘3 émotions qui guérissent ’, 

‘’il est sain d’expérimenter la tristesse, après un événement tragique.’’

Selon lui, la bonne tristesse est réparatrice :

‘’La tristesse est une émotion qui stimule le système parasympathique, cette branche du système nerveux qui nous pousse au repos, au sommeil et à la cicatrisation. La tristesse ou la mélancolie nous placent hors du temps pour pleurer une perte, réfléchir à sa signification puis effectuer des changements psychologiques qui nous permettront de passer à autre chose.’’

LA MAUVAISE TRISTESSE 

Mais, ajoute Emmanuel Pascal, si cette étape de la tristesse, n’est pas bien gérée, elle glisse rapidement vers sa deuxième phase, qui elle, est mauvaise, handicapant et détruisant.

La mauvaise tristesse, explique l’auteur est une tristesse mal gérée dés son déclenchement. L’individu s’abandonne ainsi, à la dépression, laquelle engendre :

‘’la sensation de ne posséder aucune qualité, un désespoir absolu, une absence de joie chronique, une perte du plaisir gustatif et de tout plaisir lié aux sensations, un sentiment que rien n’a d’intérêt. D’autres effets délétères sont l’insomnie, la confusion, l’accablement ressenti presque comme une douleur physique et l’envie de suicide’’.

QUOI FAIRE ?

Si la bonne tristesse doit être gérée par une action propre sur soit et avec soit, la mauvaise tristesse, elle, est une maladie qu’il faut soigner chez un médecin.

Pour mieux profiter de sa bonne tristesse et empêcher sa mue en dépression, l’expert français, propose trois classes d’actions :

1- Comportementales

Il s’agit d’adopter des comportements qui permettent de se détourner de sa mélancolie. Il faut s’occuper à autre chose comme rencontrer d’autres personnes pour des moments de distraction et de convivialité.

Il faut, recommande l’auteur, éviter l’isolement et rétablir son sentiment d’estime de soi, par des actions généreuses envers autrui.

2- Cognitives :

Il s’agit d’un effort introspectif, consistant à chasser de son esprit toute glissade négativiste. 

Il faut se forcer à avoir des ‘’pensée positive’’ :

‘’La pensée positive consiste à focaliser son attention sur des choses réjouissantes. Une veille stratégique est à mettre en place afin d’écarter, chaque fois qu’elles se présentent, les pensées tristes au profit d’images agréables.’’

3- Emotionnelles

Il s’agit ici de pratiquer des exercices respiratoires qui permettent d’installer des émotions positives.

L’auteur explique :

‘’Il faut pratiquer 3 cycles de respiration (inspiration/expiration) par minute, ce qui correspond à une inspiration sur 10 secondes suivie d'une expiration profonde sur 10 secondes et ce, pendant au moins 3 minutes, soit 9 fois en tout. Une fois ce rythme respiratoire adopté, il faut donc lui associer une émotion positive pour en renforcer les effets bénéfiques.’’ 

Ahmed Belasri - LeMag