En 2015, les humains ont perdu plus de 250 millions d'années de vie à cause de l'alcool et du tabac

Lundi 14 Mai 2018

En 2015, le tabac et l'alcool auraient causé la perte de plus de 250 millions d'années de vie dans le monde.
En 2015, les humains ont perdu plus de 250 millions d'années de vie à cause de l'alcool et du tabac
Les dangers de l'alcool et du tabac ne sont pas un secret. Mais l'impact de leur consommation sur la santé humaine est largement sous-estimé. Une publication récente montre que l'alcool et le tabac constituent une plus grande menace que les drogues illicites.

Cette publication rassemble des données provenant de plusieurs études sur les dangers de l'alcool, du tabac et des drogues illicites. Il a été publié dans la revue Addiction. En 2015, la consommation de tabac et d'alcool a coûté à la population mondiale plus de 250 millions d'années de vie. C'est une méthode de calcul qui prend en compte, au-delà de la mortalité, la qualité de vie. Ainsi, 250 millions d'années de vie en bonne santé ont été ruinées par le tabac et l'alcool. Les drogues illicites ne coûteraient «que» environ 30 millions d'années de vie corrigée.

Alcool et tabac, largement consommés en Europe

Pour la population adulte, la prévalence du tabagisme quotidien est de 15,2%, 18,3% pour la forte consommation d'alcool, 3,8% pour le cannabis, 0,77% pour les amphétamines et 0,37% pour la cocaïne. Lors du calcul de la prévalence, nous calculons le nombre de cas dans une population à un moment précis, c'est-à-dire que pour les buveurs, cela inclut ceux qui sont récemment devenus buveurs mais aussi ceux qui sont depuis longtemps.

La prévalence de l'alcool et du tabac est la plus élevée en Europe. La situation est telle que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié un rapport de 700 pages en janvier 2017 estimant que le nombre de décès attribués au tabac augmentera d'un tiers dans les quinze prochaines années, si la lutte contre le tabagisme n'augmente pas. L'agence des Nations Unies a établi de nouvelles données sur les coûts économiques et humains du tabagisme et sur les mesures visant à réduire sa prévalence si les États sont disposés à les appliquer.

Pour évaluer ces coûts, l'OMS a tiré une unité de mesure inhabituelle: le billion ou mille milliards. Ainsi, le tabagisme «est responsable chaque année (...) de plus de 1000 milliards de dollars de coûts de santé et de perte de productivité». Contrairement à une idée fausse largement répandue, le tabac coûte beaucoup plus d'argent aux pays que de recettes. À l'échelle mondiale, les recettes provenant des taxes sur le tabac ont totalisé 269 milliards de dollars en 2013-2014, ce qui est bien inférieur aux coûts de cette dépendance.

D'ici quinze ans, le nombre de morts du tabac va exploser, rapporte l’OMS. "Le nombre de décès liés au tabac devrait augmenter et passer d'environ six millions à huit millions de décès annuels d'ici 2030, dont 80 % dans des pays à revenu faible ou intermédiaire". Près de 80% des fumeurs vivent dans ces pays et le nombre global de fumeurs continue d'augmenter, estime l'étude.

Le poids des lobbys

Pour le tabac, il est aujourd’hui communément admis que sa consommation est dangereuse et néfaste pour la santé. Pour l’alcool, régulièrement des études contradictoires paraissent, certaines trouvent des bienfaits à sa consommation, d'autres en soulignent les dangers.

De nombreux médecins dénoncent d’ailleurs le rôle des lobbies. En avril dernier, plusieurs médecins et addictologues ont écrit une lettre ouverte à Emmanuel Macron pour demander un durcissement de la législation contre l'alcool, via notamment la mise en place d’un prix plancher pour l’alcool. Une proposition à laquelle s’est opposée la ministre de la Santé Agnès Buzyn, jugeant qu’il était préférable de laisser aux Français "la capacité de choisir". Ces professionnels de santé dénoncent eux, les nombreux conflits d'intérêt et la "désinformation soigneusement organisée par la filière alcool" sur les dangers de sa consommation.

Chaque jour dans le monde, 11 millions de cigarettes sont vendues, générant ainsi 39 milliards de bénéfices, soit l'équivalent du PIB du Luxembourg. En 2015 en France, 34% des hommes et 28% des femmes fumaient. Si les Russes sont les plus gros consommateurs, les Français ne sont pas en reste : l’Hexagone compte plus de 13 millions de fumeurs qui consomment chaque année 55 000 tonnes de tabac. Selon l’OFDT, 55 000 000 000 de cigarettes ont été vendues en France en 2014.



Source : https://www.a53news.com/En-2015-les-humains-ont-pe...

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