Elalamy, Renault et le taux d’intégration...

Vendredi 16 Mars 2018

“Ce qui se passe en Roumanie, au Brésil ou encore en Inde, ne nous intéresse en aucun cas”, dixit Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, pour qui ces pays, même si le taux d’intégration y dépasse les 80%, ne doivent pas être pris comme un cas d’école.

Car, d’après lui, un taux d’intégration se mesure en termes d’impact positif sur l’écosystème dans son ensemble. Et c’est avec grande satisfaction et conviction qu’il ne cesse de souligner que le partenariat Maroc-Renault se veut un bon exemple en la matière : «L’écosystème Renault-Maroc enregistre des avancées remarquables et il est sur la bonne voie pour réaliser les objectifs qui lui sont assignés à horizon 2023 », dit-il, tout en précisant que le groupe Renault s’approvisionne actuellement en pièces fabriquées à partir du Royaume pour ses usines marocaines et internationales (74 pays), à hauteur d’un milliard d’euros par an, avec la perspective de réaliser le double et dépasser ainsi l’objectif initialement fixé (1,5 milliards d’euros/an), en 2023.

Le taux d’intégration locale du constructeur a, quant à lui, dépassé les 50%, et l’écosystème formé par le Groupe Renault et ses fournisseurs a réalisé un investissement de 815 millions d’Euros, qui a permis la création de près de 14.000 emplois directs et indirects dans le Royaume. «Des métiers à fort enjeux et des technologies nouvelles font leur entrée au Maroc et développent en profondeur l’intégration locale», fait-il observer, ajoutant que les métiers de l’automobile s’enrichissent de spécialisations à forte valeur ajoutée, à l’exemple du vitrage, des jantes aluminium, des systèmes de direction et de transmission ou encore d’ingénierie métiers.

D’autres acteurs sont en cours d’implantation notamment autour des technologies comme les amortisseurs, les tableaux de bord et les systèmes de navigation : un constat positif qui augmente l’attractivité de l’industrie automobile nationale. Selon le ministre, l’écosystème d’envergure que déploie le Groupe Renault au Maroc ambitionne, à horizon 2023, de créer 50.000 emplois directs et indirects, permanents, qualifiés, de générer un chiffre d’affaires additionnel de 1,5 milliards d’euros par an, issu des achats de pièces fabriquées localement, et de porter le taux d’intégration locale à 65%.

Autrement dit, le “Made in Morocco” serait en marche. Néanmoins et sans minimiser ce qui est réalisé jusqu’à présent, il est important de constater que l’industrie automobile mondiale se développe à un rythme soutenu. L’hybride et l’électrique gagnent du terrain. Dacia, la voiture phare du partenariat Maroc/Renault, est-elle toujours aussi compétitive? Ne serait-ce grand temps de passer à autre chose ? La question se pose, voire s’impose, pour un pays qui se veut émergent dans l’industrie automobile...

La Nouvelle Tribune