Éclairage – Trois « gaffes » auraient causé la chute du ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Boussaïd (Le360) / Vidéo

Jeudi 2 Août 2018

Le limogeage inattendu du ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Boussaïd par le Roi Mohammed VI a été annoncé mercredi par l’agence MAP, sans toutefois donner d’explication. Il fallait attendre le début de soirée de ce 1er août 2018 pour y voir un plus clair grâce aux « informations exclusives » du site semi-officiel Le360.ma qui cite des « sources concordantes ».

Voici texto les trois « péchés mortels » de Boussaïd, selon Le360:

1 – « Une de ces raisons n’est autre que les retards pris dans le déblocage des fonds prévus dans le cadre du programme Al Hoceima Manarate Al Moutawassit. Ayant déjà fait l’objet de grandes lenteurs dans le passé, avec les événements d’Al Hoceima que l’on connaît, ces projets souffraient, même dans leur phase d’accélération, de nombreux blocages en termes de financements. La responsabilité en la matière incombant au département de tutelle. »

2- « La gestion du dossier de libéralisation des hydrocarbures. Si elle est censée faire jouer les règles du marché en faveur du consommateur et indexer les prix à l’international, c’est tout le contraire qui s’est produit, avec une hausse répétitive des tarifs, au détriment des consommateurs et des industriels. »

« Le département des Finances aurait ainsi péché par manque non seulement d’anticipation, mais aussi de réactivité par rapport à une situation de marché devenue de plus en plus incontrôlable. »

3 – « Les Finances auraient également fait preuve de légèreté sur le dossier de cession de Saham Assurance, annoncée tambour battant, au sud-africain Sanlam. En sachant que politiquement, Mohamed Boussaïd est de même bord que le patron de Saham, Moulay Hafid Elalamy, soit le RNI (Rassemblement national des indépendants). Le cafouillage – certains parlent de conflit d’intérêt – ayant entouré cette opération semble là aussi avoir eu raison du ministre. En cause, le traitement fiscal de l’opération de cession. Elalamy est accusé d’avoir profité d’une mesure fiscale dérogatoire, introduite dans le tout dernier projet de Loi de finances 2018 et taillée sur mesure par…le département de Boussaïd. Celle-ci instaure le principe d’exonération des droits d’enregistrement sur les cessions de parts d’actions ou de parts sociales, etc. »

« L’application de cette mesure à la transaction Saham-Sanlam provoque automatiquement un manque à gagner de 420 millions de dirhams de recettes fiscales (soit l’équivalent de 4% du volume global de l’opération). Le tout, en sachant que l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS-indépendante) n’a pas donné son feu vert à l’opération et que les délais requis pour se prononcer sur la recevabilité du dossier ont été dépassés. Le Code des assurances (article 172) stipule que «toute prise de contrôle direct ou indirect supérieur à 30% du capital social (d’une société d’assurance, ndlr) doit recueillir l’accord préalable de l’ACPAS» et que «la réponse de cette dernière doit intervenir dans les 30 jours à compter de la date de réception de la demande présentée à cet effet». Des mois après l’annonce de cette opération, dont le montant s’élève à 1 milliard de dollars, le verdict de l’ACAPS se faisait toujours attendre. »

In fine, tout a été dit ou presque, car dans le sillage de ce séisme, on trouve l’homme d’affaires Moulay Hafid Elalamy qui aurait profité des « largesses » et « copinage » de Boussaïd & Co.

M. Elalamy serait-il dans l’œil du cyclone?

Le Roi Mohammed VI limoge le ministre de l’Économie et des Finances, #Mohamed #Boussaid

Publiée par Article19.ma sur Mercredi 1 août 2018

Article19.ma

L’article Éclairage – Trois « gaffes » auraient causé la chute du ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Boussaïd (Le360) / Vidéo est apparu en premier sur Article19.ma.



Source : http://article19.ma/accueil/archives/96942...

Achraf