Des universitaires mettent en exergue les dénominateurs communs entre le sud du Maroc et Chinguetti sur le plan social, culturel et économique

Mardi 12 Novembre 2019

Chinguetti (Mauritanie) - Des chercheurs universitaires ont mis en exergue, lundi à Chinguetti (530 km au nord-est de Nouakchott), les dénominateurs communs que partagent le Maroc en général et ses régions du sud, en particulier, et la région mauritanienne de Chinguetti, sur le plan social, culturel et économique, appelant à les consolider, à les renforcer et à les valoriser encore davantage.
Des universitaires mettent en exergue les dénominateurs communs entre le sud du Maroc et Chinguetti sur le plan social, culturel et économique
Intervenant lors d’un colloque sur le thème "Fondements communs dans l'histoire sociale, culturelle et économique entre le sud du Maroc et Chinguetti", organisé par l'Agence pour la Promotion et le Développement économique et Social des Provinces du Sud du Royaume dans le cadre de sa participation au 9è Festival des villes anciennes, ces universitaires ont souligné la nécessité de relancer les pôles commerciaux traditionnels qui reliaient par le passé le sud du Maroc à Chinguetti, ainsi que le renouveau des villes anciennes à travers leur développement économique.

Abordant, à cet égard, la thématique "Les points historiques communs entre les oasis du sud du Maroc et la région de Chinguetti", M. Mohamed Bouzinkad, professeur à la Faculté des lettres et des sciences humaines de l'Université d'Ibn Zohr à Agadir, a indiqué que des zones urbaines telles que Chinguetti, Wodan, Smara, Oued Noun, Tan Tan et Sijilmasa constituent autant d'exemples qui permettent un examen approfondi de ces dénominateurs communs entre ces régions sur les plans économique, social et culturel.

Il a, à ce propos, fait état de grandes similitudes en termes de construction de ces métropoles, eu égard au lien avec la disponibilité en eau et au commerce, puisqu'elles ont servi, à travers des siècles, de stations commerciales et de couloir pour les caravanes.

Notant que le facteur spirituel a joué un rôle important dans l’émergence de ces régions, l’orateur a estimé que, pour donner un nouvel élan aux villes anciennes, il est impératif de revitaliser leurs fonctions économiques, culturelles et spirituelles, d'autant plus qu'elles entretiennent des liens sociaux étroits incarnés par les liens de parenté et les mariages entre des familles de leurs tribus. 

Pour sa part, le chercheur en développement régional, Ali Amjad, a mis en relief, dans une communication sur "Les caravanes commerciales traditionnelles dans le grand Sahara et leur rôle dans la création d'une dynamique économique dans les pays de la région", le rôle joué par ces convois dans la promotion de la communication civilisationnelle et culturelle le long de la région située entre Draa et Mali, dont les données géographiques se ressemblent.

Rappelant que le Maroc, compte tenu de sa situation géographique distinguée, jouait le rôle de médiateur commercial, culturel et spirituel dans la région, ce qui avait un impact positif sur ses habitants, il a souligné l'importance de préserver la mémoire commune entre le Maroc et la Mauritanie.

Dans une autre communication sur "Les particularités spatiales et le patrimoine culturel de la communauté de Beidane, de Oued Noun au fleuve Sénégal", Mohamed Alouzir, professeur de sociologie à l'Université de Cadi Ayyad à Marrakech, a rappelé les particularités des liens spatiaux et culturels entre ces régions. 

Il a souligné que des manifestations comme le Festival des villes anciennes peuvent créer des passerelles de communication, en particulier avec la Mauritanie, porte d'entrée majeure non seulement pour l’Afrique de l'Ouest, mais aussi pour l'ensemble du continent, appelant à mettre à profit les facteurs culturels et historiques pour créer un pouvoir économique dans la région.

De son côté, Aba Hazem, coordinateur régional de l’entraide nationale à Guelmim Oued Noon et professeur visiteur à l'Université d'Ibn Zohr à Agadir, a mis l'accent sur le prolongement tribal et culturel de la communauté des Beidanes et son rôle dans le tissage de liens étroits de coopération entre les peuples de la région.

Lors de ce colloque, M. Youssef Khiara, directeur du patrimoine culturel au ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, et M. Fouad Mahdaoui, chef du département des musées au même ministère, ont intervenu respectivement sur les thèmes "Facettes du patrimoine culturel marocain à travers les villes anciennes classées patrimoine mondial" et "Patrimoine manuscrit de l'occident islamique à travers les trésors marocains".

Le colloque auquel ont assisté le ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, porte-parole du gouvernement, M. Hassan Abyaba, l'ambassadeur du Maroc à Nouakchott, M. Hamid Chabar, le secrétaire général du ministère mauritanien de la Culture, de l'Artisanat et des Relations avec le Parlement, Ahmed Ould Abah Ould Sid’Ahmed, des chercheurs et d'intellectuels, a été caractérisé par des discussions approfondies sur les divers aspects des relations entre le Maroc et la Mauritanie. 



Source : https://www.mafrique.info/Des-universitaires-mette...

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