Démocratie: Un rapport accable l’Afrique du sud

Mardi 18 Janvier 2022

Le rapport d’enquête sur la capture de l’État en Afrique du Sud, dont la première partie vient d’être rendue public, dépeint une image profondément «troublante» de la façon dont la démocratie a été compromise avec une intention criminelle, a affirmé lundi le président Cyril Ramaphosa.
«Cette partie du rapport brosse un tableau profondément troublant de la façon dont les institutions clés de notre démocratie ont été compromises et sapées avec une intention criminelle», écrit Ramaphosa dans son bulletin hebdomadaire, notant que «non seulement d’importantes sommes d’argent ont été volées, mais les institutions n’ont pas été en mesure de remplir correctement les fonctions pour lesquelles elles ont été créées».
Dans ce contexte, il a soutenu que bien que les conclusions et les recommandations de la Commission Zondo soient inquiétantes, elles aideront le pays à reconstruire ses institutions et à demander des comptes aux responsables. «Nous devons protéger les institutions à l’avenir afin qu’elles ne soient plus jamais capturées », a-t-il dit.
Le chef de l’Etat estime à cet égard que l’Afrique du Sud se doit de se prémunir contre les efforts visant à affaiblir la démocratie durement acquise, qu’ils prennent la forme de corruption dans les entreprises publiques, de subversion des forces de l’ordre, de sabotage de l’infrastructure économique ou d’atteintes à l’indépendance et à l’intégrité du système judiciaire.
«Toutes ces conclusions et bien d’autres devraient être utilisées comme référence pour défendre l’ordre constitutionnel», a-t-il précaunisé.
Le rapport en trois parties de la Commission dite Zondo, du nom du juge en chef Raymond Zondo, révèle que la corruption était devenue systémique dans toutes les administrations et impliquait de hauts responsables du Congrès National Africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud, dont l’ex-président Jacob Zuma.
Il souligne l’étendue de la criminalité présumée découlant de la capture de l’État, ainsi que l’ampleur et la nature de la tâche à accomplir pour demander des comptes aux responsables. Le rapport a ainsi levé le voile sur la façon dont plusieurs institutions publiques ont été infiltrées, pillées et endommagées, notamment la compagnie nationale aérienne (SAA), le Service national des revenus (Sars) et le Système d’information et de communication gouvernemental (GCIS).
L’une des conclusions surprenantes du rapport est “le rôle critique” joué par l’ex-président Jacob Zuma et l’ancien commissaire des services fiscaux, Tom Moyane dans ce que la Commission appelle le «démantèlement» du fisc avec la conspiration du Sars. Le but de cette collusion était d’affaiblir la capacité du service fiscal à fonctionner de manière optimale.

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