Crise du Golfe – Le Maroc piégé au milieu ?

Samedi 12 Août 2017

New York : Selon le Think Tank US, Carnegie, le Maroc se retrouve, dans l’inconfortable et difficile position d’avoir à choisir parmi ses alliés du Golfe.

‘’Alors que la crise du golfe se détériore, le Maroc a du mal à rester neutre.’’

Ainsi a estimé le Think Tank américain, Carnegie Middle East Center.

Dans une note d’analyse, qu’il a publié depuis son bureau de Beyrouth, consacrée au Maroc et la crise du Golfe, Carnegie a indiqué que le Maroc, a été l’exception notable, parmi les alliés arabes de l’Arabie et des Emirats, à ne pas s’aligner sur leur position concernant la rupture avec le Qatar. Là où des pays comme la Jordanie, Bahreïn ou l’Égypte, ont fait les dociles suiveurs.

Or estime le Think Tank US, c’est une neutralité extrêmement difficile à tenir. Vu que le royaume, et au regard de la dégradation de la situation dans le Golfe, est de plus en plus dans l’inconfortable position d’avoir à choisir parmi des alliés.

‘UNE CRISE QUE LE MAROC ESTIME INUTILE’

Selon Carnegie, le Maroc estime que cette crise est parfaitement inutile. Et aux retombées dangereuses, pour la sécurité de la région du Golfe. Et la stabilité de la zone MENA toute entière.

Dés le 11 juin, le royaume avait tranché, par voie de communiqué:

‘’Qu’il ne prendrait pas de positions qui approfondissent les divisions.’’

Or, cette neutralité, voulue à Rabat comme l’illustration d’une politique sage, risque d’être chèrement payée, si le Qatar continue à refuser les conditions de ses voisins, souligne Carnegie.

Citant des sources informées au sein de l’Etat marocain, le think tank US rapporte que le royaume redoute que des fortes pressions soient exercées sur lui, pour choisir un des deux clans. Et craint en suite que d’autres pressions, encore plus fortes, lui soient confrontées, s’il choisissait un côté.

L’ARABIE FINALEMENT?

Selon Carnegie, le Maroc a de très fortes relations, politiques, économiques et sécuritaires avec tous les pays du CCG.

En plus, les jeunes générations de dirigeants du Golfe, y compris, l’Emir Tamim du Qatar, le Prince héritier d’Abu Dhabi, Mohammed bin Zayed et le Prince héritier de l’Arabie saoudite, Mohammed bin Salman, sont tous proches du Roi Mohammed VI.

‘’L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, demeurent parmi les meilleurs investisseurs au Maroc. Mais en 2016, le Qatar s’est classé cinquième en termes d’entrées nettes d’investissements directs étrangers au royaume.’’

le Maroc, donc désire trouver une manière de s’accrocher à tous ses partenaires.

S’il réussit à maintenir des liens avec le Qatar sans irriter l’Arabie et les Émirats, cela contribuerait, relève Carnegie, à renforcer la crédibilité de sa politique étrangère. Mais maintenant que la crise semble s’aggraver, cet équilibre peut être de moins en moins soutenable.

Pour cela, conclut le Think Tank US, en dernier recours, le Maroc pourrait pencher pour l’Arabie Saoudite.

‘’L’Arabie saoudite est un allié stratégique qui peut être perçue par Rabat, comme plus précieux que le Qatar. Si Riyad exige la coopération du Maroc, ce dernier finirait par la lui accorder.’’

Larbi Amine - LeMag