Compétition chine - occident en Afrique. Le Maroc aux avant-postes selon Brookings

Mercredi 28 Mars 2018

New York : Le Maroc fait partie d’un groupe restreint de pays africains, où les occidentaux doivent courir y investir massivement, afin d’améliorer leur positionnement face au rouleau compresseur chinois.


C’est ce qu’affirme le think tank américain, basé à Washington, la ‘Brookings Institution’. 

L’organisme de recherche qui compte parmi les plus anciens think tanks américains, se définissant politiquement centriste et qui se spécialise dans les recherches en économie, politiques urbaines, gouvernance, affaires étrangères, économie mondiale et développement, a produit une notre d’analyse, dans laquelle, il plaide pour l’organisation d’un afflux massif d’investissements occidentaux vers, les piliers de développement les plus en vue en Afrique. L’une des stars du continent, est le Maroc.

Dans cette note d’analyse intitulée, ‘Capturing Africa’s high returns ’ et signée par l’économiste Landry Signé, expert à la Brookings, une sonnette d’alarme est tirée :

‘’Les pays occidentaux perdent rapidement du terrain par rapport à la Chine, qui a multiplié ses exportations vers l'Afrique plus de sept fois - jusqu'à 103 milliards de dollars - de 2005 à 2015.’’    

Ce développement jugé alarmant pour les occidentaux, intervient justement au moment où s’accordent touts les prospectivistes, à assurer que 

‘’D'ici 2030, 1,7 milliard de personnes vivront en Afrique. Leurs dépenses cumulées, des Etats, des consommateurs et des entreprises, s'élèveront à 6700 milliards de dollars.’’

LE MAROC AUX AVANT-POSTES


Selon Brookings, l’Afrique est promise à devenir l’un des grands moteurs de la croissance économique mondiale, à l’horizon 2030.

Des secteurs comme l’agriculture, le commerce, les marchés des consommations des Etats, des entreprises et des ménages, l’industrie et l’emploi, feront que dans peu d’année, l’Afrique sera le fruit à cueillir, par les occidentaux tout en veillant, ajoute Brookings, à ce que la concurrence asiatique, notamment chinoise, n’y soit pas monopolisant.

‘’Si les entreprises occidentales espèrent continuer, elles devront vite se positionner pour mieux exploiter les pays africains et leurs secteurs d'activité ayant le plus fort potentiel de croissance.’’

Brookings attire l’attention que sur le continent, certes subsisteraient des zones d’extrême pauvreté, peu utiles économiquement et de dangereuses instabilités, peu sécurisant pour les IDE. Mais sur ce même continent, se profilent déjà des pôles d’excellence : des pays à la situation privilégiée, qui offriraient des opportunités inégalées en matière de compétitivité pour les investissements et des marchés très juteux pour écouler produits et services.

Ces pays sont en deux catégories : Ceux avantagés par leurs dynamismes économiques, on y trouve le Maroc, L’Ethiopie ou le Rwanda. Et une deuxième catégorie de pays qui doivent leur apparition sur les radars, à leurs démographies massives. C’est lez cas du Nigeria, l'Éthiopie, la République démocratique du Congo, l'Égypte, la Tanzanie, le Kenya et l'Afrique du Sud.

Brookings ajoute que concernant des secteurs comme l’agriculture, les industries manufacturières comme l’automobile et l’aéronautique, ou encore aux niveaux des marchés de consommation de l’Etat (infrastructures), des entreprises (machines outils et appareillages de transport) et des ménages (immobiliers, alimentations, médicaments ou habillement), le Maroc figure parmi les pays africains d’avenir, où il faut vite s’y positionner.  

Brookings conclut :

‘’L'Afrique est le dernier marché à conquérir de la planète et les entreprises occidentales doivent commencer à tirer profit de son potentiel énorme, car les sociétés chinoises y sont déjà implantées. Faire des affaires en Afrique va également créer des emplois durables et faire avancer les Objectifs de développement durable des Nations Unies pour éradiquer la pauvreté et la faim.’’

Adam Sfali - LeMag