Comment devient-on autoritariste ?

Jeudi 7 Septembre 2017

Paris : Ils y auraient des raisons socio-psychologiques à ce choix politique, selon une étude neuroscientifique française.


Il y a des citoyens ou des populations qui aiment les dictatures. Y compris au sein des sociétés dites démocratiques ou libérales.

Quelle raison à ce phénomène, perçu comme menaçant les démocraties confirmées ou celles encore naissantes?

Selon une étude réalisée par des neuroscientifiques français, de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale, Inserm, nos choix politiques ne sont pas le résultat seulement des circonstances contextuelles (crise économique, terrorisme) ou d’orientations idéologiques (droite, gauche, communisme, socialisme, libéralisme, islamisme …), mais ces choix sont aussi dictés par des facteurs socio-psychologiques s’imposant dés notre enfance.

Dans cette étude intitulée ‘Childhood harshness predicts long-lasting leader preferences’ et publiée sur la revue scientifique américaine, ‘Evolution and Human Behavior’, l’attention des chercheurs français a été orientée prioritairement vers la recherche des racines de l’autoritarisme chez les citoyens.

Les neuroscientifiques de l’Inserm ont cherché à comprendre comment des individus ou des populations toutes entières, peuvent adhérer à des politiques autoritaires, accepter le pouvoir d’un dictateur ou d’un leader peu démocrate.

Pour cela, ils ont mené des tests sur des échantillons d’individus, enfants et adultes, dans presque 46 pays, en prenant en compte, leur situation sociale dés leur enfance.

Une phrase référentielle a été posée à tous les sondés. et on a analysé leur niveau d’adhésion à elle : 

‘’ je pense qu’avoir à la tête du pays un homme fort qui n’a pas à se préoccuper du parlement ni des élections est une bonne chose.’’

Selon les résultats de cette étude, les individus qui ont souffert de pauvreté, étant enfants, ont été les plus nombreux à exprimer leur pleine adhésion à cette phrase.

Les chercheurs français ont relevé que l’adhésion à l’autoritarisme, de ces anciens enfants pauvres, n’a pas été trop influencéé par leurs conditions de vie actuelle à l’âge adulte.

Même s’ils ont fait de hautes études ou s’ils ont réussi socio-économiquement, ces individus demeurent attachés à des choix politiques autoritaires. 


Larbi Amine - LeMag