Bulletin économique du Maghreb

Jeudi 10 Septembre 2020

Tunis - La compagnie pétrolière autrichienne "OMV Tunisie", procèdera, dans les jours qui viennent, à la "démobilisation de son personnel", opérant dans les champs pétroliers à Tataouine (sud de la Tunisie), à cause de l'arrêt total de la production, qui a duré plus d'un mois.
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"Cette décision a été prise, en absence d'horizons, avec la poursuite du sit-in d'El Kamour qui a coûté cher" à la société, selon le ministère tunisien de l'Industrie et de l'Energie

Dans des déclarations à la presse, Hamed Matri, conseiller du ministre tunisien de l'Industrie et de l'Energie a précisé que la vanne de la station de pompage de pétrole d'El Kamour est toujours fermée, depuis le 17 juillet 2020, suite à des protestations de jeunes qui revendiquent leur droit à l'emploi et au développement.

Les sit-inneurs refusent toujours sa ré-ouverture, jusqu'à la mise en application de toutes les clauses de l'accord d'El Kamour, signé avec le gouvernement, depuis le 16 juin 2017.

Le responsable a ajouté que la démobilisation du personnel des champs pétroliers de Tataouine est "une décision provisoire et non définitive, sauf que la reprise de l'activité serait difficile, car l'arrêt de l'activité dans un chantier pétrolier pourrait nuire à la pérennité de sa production".

"Nous avons essayé de donner plus d'espoirs mais à présent nous ne pouvons rien faire", a-t-il déploré, indiquant que la compagnie envisage également une démobilisation de son personnel au champs "Nawara".

Ce champs est un projet d'infrastructure stratégique pour la Tunisie permettant la valorisation des ressources en gaz du Sud du pays. Pour OMV, ce projet conjoint avec l’ETAP (50/50% ETAP / OMV) est une partie importante de sa stratégie de croissance en Tunisie et dans son portefeuille d’activités à l’international.

Au moins, 2000 employés seront mis au chômage dans la région de Tataouine. Les salaires du personnel de la société sont déjà réduits à hauteur de 40% et une autre révision à la baisse est toujours possible.

"Le site Tunisie est stratégique pour la compagnie, étant donné que ce fut le lieu du projet de la première exploration et production internationale d'OMV en 1971", indique la compagnie "OMV Tunisie", sur son site officiel.

"Depuis, la Tunisie est devenue une composante importante de la région centrale d'Afrique du Nord avec l'acquisition de l'activité internationale de Preussag en 2003, et a renforcé sa position avec l'acquisition de Pioneer et Medco en 2011".

Les activités d'OMV se concentrent actuellement sur le forage et le développement des infrastructures dans le sud du pays. La Tunisie représente une source essentielle du développement potentiel future en particulier dans le gaz naturel, indique-t-on de même source. 

-. L'Espagne vient d'accorder au Centre Financier aux Entrepreneurs (CFE), qui est une institution de micro-finance tunisienne, un prêt de 3 millions d'euros. L'objectif consiste à renforcer les ambitions de développement du CFE envers ses entrepreneurs en les accompagnant par des services financiers et non financiers, afin de leur permettre de développer leur potentiel et d'évoluer vers des structures plus organisées, selon un communiqué publié, mercredi, par la CFE.

Ce prêt est géré par l'Agence espagnole pour la Coopération au Développement (AECID) et, en particulier, la Compagnie espagnole pour le financement du développement (COFIDES).

Il est octroyé avec un taux largement inférieur à ceux des crédits souverains sur les marchés financiers internationaux dans des conditions de coût, modalités de remboursement et maturité préférentielles, selon la même source.

Le prêt en question aidera aussi, le CFE, à asseoir sa stratégie visant à instaurer l'inclusion financière des micros entrepreneurs, ce qui leur permettra d'intégrer l'économie formelle et de disposer des avantages qui en découlent.

Crée en 2015, le CFE est une institution de microfinance, qui a accompagné près de 11500 micro-entrepreneurs et accordé 130 millions de dinar de crédits.

- . Alger, La place bancaire algérienne se positionne parmi les dernières de la région en termes de bancarisation et d'accès aux moyens de paiement modernes, selon la presse algérienne.

La récurrence et l’aggravation des pénuries d’argent liquide mettent en évidence l’archaïsme général qui continue à caractériser le système financier algérien, faute d’une stratégie de réforme et de modernisation concrète et efficiente, déplore dans ce sens "Liberté-Algérie" dans une analyse intitulée "Dépendance au cash et pénuries de liquidités : L’Algérie dangereusement sous-bancarisée".

La même source relève que bien que particulièrement ressenties, en ce contexte de crise sanitaire et de tassement de l’activité économique et commerciale, les crises de liquidités dans un pays si peu bancarisé comme l’Algérie ne sont pourtant pas de simples phénomènes conjoncturels et passagers.

De par l’ampleur de l’impact qu’elles charrient, à chaque fois, sur la vie économique et sociale, les ruptures épisodiques d’approvisionnement en argent liquide traduisent, dans le fond, de très graves défaillances structurelles au sein du système financier national, déplore le journal. 

Il fait savoir que vers la fin de l’exercice écoulé, l’argent non bancarisé se chiffrait à pas moins de 5.000 milliards de dinars (environ 39 milliards de dollars), selon les évaluations de la Banque d’Algérie (BA) dévoilées par son gouverneur par intérim de l’époque, Amar Hiouani. 

Ce montant représente l’équivalent de plus de 50% des encours des crédits accordés à l'ensemble de l'économie nationale et plus de 30% de la masse monétaire totale du pays, fait observer le même responsable, en alertant d’emblée sur "la déficience de la politique de l’épargne".

Rien qu’en termes de bancarisation de la population et d’accès à la monétique, l’Algérie, rappelle le quotidien, accuse un retard immense, y compris même en comparaison avec des pays voisins ou d’égal niveau de développement économique. 

La place bancaire algérienne, révèlent en ce sens les chiffres de la Banque centrale, se positionne parmi les dernières en termes de bancarisation, avec à peine 1.664 agences et un taux de couverture d’une agence pour 27.587 habitants, alors que la norme est d’une agence pour 5.000 habitants, a expliqué la même source. 



Source : https://www.maafrique.com/Bulletin-economique-du-M...

MAP