Bulletin économique du Maghreb

Mercredi 14 Octobre 2020

Tunis - La Tunisie vient d'être classée 128ème sur un total de 180 pays, avec un score de 55,8 par l'Indice de la liberté économique 2020, un indicateur fondé sur un ensemble de dix critères économiques, créé par la "Fondation Heritage" et le Wall Street Journal.
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Selon l'enquête ayant l'objectif de mesurer la liberté économique dans les différents pays du monde, la Tunisie, qui se situe dans le groupe "Principalement non libre" (mostly unfree), est classée 10e sur les 14 pays de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA), et son score global est bien inférieur aux moyennes régionales et mondiales".

Toutefois, le score de la Tunisie s'est accru de 0,4 point, en raison d'une amélioration des droits de propriété et d'autres indicateurs de l'état de droit.

D'après le rapport, "Malgré des progrès notables en matière de démocratisation et des efforts de réforme en cours, la transformation de la Tunisie vers une économie davantage axée sur le marché a été ralentie par l'instabilité politique".

Il a, par ailleurs, évoqué un nombre de défaillances entravant la liberté économique en Tunisie, dont, notamment "une corruption endémique", la bureaucratie, l'incertitude politique, la difficulté d'accès aux crédits, et "un secteur financier faible et dominé par l'Etat".

Dans le même contexte, le rapport a souligné que "la croissance du PIB au cours des cinq dernières années a été assez minime pour un pays en développement à revenu intermédiaire".

Pour améliorer la liberté économique en Tunisie, il a été recommandé au gouvernement de remédier aux lacunes en matière de fiscalité, de liberté financière et d'intégrité gouvernementale.

Au Top3 de l'Indice de liberté économique pour l'année 2020, se trouve la Singapour, en tête de liste, (avec un score de 89,4), suivie par Hong Kong (89,1), et la Nouvelle-Zélande (84,1).

-. La Banque Centrale de Tunisie (BCT), a été classée en grade C, sur une échelle de A à F, A étant la note la plus élevée et F la plus basse, par le 26ème rapport annuel du magazine américain Global Finance, qui évalue, les démarches des banques centrales et leurs réponses aux conditions de forte tension provoquées par la pandémie du coronavirus. 

Cette évaluation est faite sur la base d'une série de facteurs objectifs et subjectifs, y compris la mise en œuvre correcte de la politique monétaire en fonction des conditions économiques de chaque pays.

Les jugements étaient basés sur le rendement au cours de la période allant du 1er juillet 2019 au 30 juin 2020. Un gouverneur doit avoir occupé ses fonctions pendant au moins un an pour recevoir cette note lettre, indique GF.

En effet, la Banque Centrale de Tunisie (BCT), dirigée par Marwane Abassi, a, à l'instar de toutes les banques centrales dans les pays développés et des marchés émergents, pris des mesures pour aider l'économie et le système financier à fonctionner aussi normalement, que possible en ces temps du Coronavirus.

La BCT a relevé son taux d'intérêt de référence de 100 points de base à 7,75% en février dernier, pour lutter contre la forte inflation, indique-t-on, dans le rapport.

"Elle s'est ensuite retournée en mars 2020 et réduit le taux de 100 points de base, sa première baisse depuis 2011, en réponse aux effets du coronavirus". La Tunisie a annoncé un paquet de 850 millions de dollars en mars, pour lutter contre la pandémie, dont 410 millions de dollars de prêts et d'aide pour aider les entreprises, lit-on dans ce rapport.

Fitch Ratings a déclaré que les montants étaient faibles et ne fourniraient probablement, qu'un allègement marginal du service de la dette à court terme aux très petits emprunteurs, ce qui n'apporterait que peu d'avantages durables au système bancaire.

En juin 2020, la Tunisie a reçu 175 millions de dollars d'aide budgétaire de la Banque mondiale, a-t-on rappelé.

-. Les opérations de recrutement de compétences tunisiennes à l'étranger à travers l’Agence Tunisienne de Coopération Technique (ATCT) ont enregistré une baisse de 53% au cours des huit premiers mois de l’année en cours, a fait savoir mardi le directeur général de l’ATCT, Borni Salhi.

"L’ATCT a enregistré 981 opérations de recrutement de compétences tunisiennes à l’étranger dont 462 coopérants ont été placés contre 2097 opérations durant la même période de l’année écoulée", a-t-il signalé dans des déclarations à la presse.

D’après la même source, la baisse des recrutements à l’étranger a été enregistrée dans tous les secteurs dont essentiellement l’enseignement supérieur et secondaire, l’administration, les ventes, l’ingénierie mais aussi le cadre paramédical (-14%).

Salhi a expliqué cette baisse par les retombées de la pandémie du coronavirus, la chute des prix du pétrole dans les pays du golfe et la suspension des vols dans plusieurs pays en raison du COVID-19.

- Alger, Le Cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise en Algérie (Care) a mis en garde contre les conséquences néfastes que pourrait induire le paiement "à terme" des importations, contenu dans l’avant-projet de Loi de finances 2021.

Le think-tank algérien demande aux pouvoirs publics de "reconsidérer ce projet de mesure, pour autant que le texte de cet avant-projet de Loi des finances viendrait à être confirmé".

L’article 112 du PLF dispose qu’ "en dehors des opérations d’importation portant sur les produits stratégiques, les produits alimentaires de large consommation, les produits ayant le caractère d’urgence pour l’économie nationale, les produits importés par les institutions ou administrations de l’Etat et ceux importés par les entreprises publiques économiques, le paiement des opérations d’importation s’effectue au moyen d’un instrument de paiement dit à terme payable à trente jours à compter de la date d’expédition des marchandise".

"Ne répétons pas les erreurs du passé", recommande dans un communiqué le Care, qui rappelle que l'Algérie avait déjà eu à adopter la même mesure en 1994.

Des entreprises avaient alors été contraintes d’importer leurs intrants à crédit (notamment avec l’emprunt "Beregovoy", alors qu’elles souhaitaient payer leurs achats en devises sans recours à un quelconque crédit.

On leur a fait subir, contre leur volonté, un risque de change. Lorsqu’advient la dévaluation, elles se sont retrouvées avec des dettes quasiment doublées, rappelle-t-il, faisant que plusieurs entreprises productrices de l’époque n’y ont pas survécu, alors que d’autres sont restées avec des bilans plombés de dettes gonflées d’agios et intérêts de retards qu’elles subissent encore, 26 années plus tard.

Si la réelle motivation est de différer le paiement des importations et ainsi obtenir un financement de la balance des paiements de quelques milliards de dollars (un mois d’importations), ce n’est pas la meilleure méthode, insiste-t-il, notant que cet emprunt extérieur qui ne dit pas son nom coûterait beaucoup plus cher qu’un simple emprunt extérieur souverain.

Le Cercle qui estime que "l’objectif annoncé dans l’exposé des motifs ne peut être sérieusement poursuivi", signalant que les lois et règlements en vigueur à ce jour ne donnent nulle part de définition précise de cette notion de produit stratégique ou de produit ayant un caractère d’urgence pour l’économie nationale, ce qui pourrait ouvrir la voie à des "passe-droits" et au "favoritisme". 



Source : https://www.maafrique.com/Bulletin-economique-du-M...

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