Bulletin économique du Maghreb

Jeudi 5 Novembre 2020

Tunis - Les dettes impayées de la société Tunisienne d'exploitation de l'électricité et du gaz (STEG) ont atteint 2,20 milliards de dinars (682 millions d'euros) jusqu'à fin septembre 2020 contre 515 millions d'euros à fin 2019.
Bulletin économique du Maghreb
Selon le directeur central de la distribution de l'électricité et du gaz, Abderrahime Taamallah et le directeur chargé de la direction de paiement, Moncef Mahbli, ces dettes se répartissent entre secteur privé, administrations et institutions publiques et municipalités.

Les dettes du secteur privé dont en particulier les clients résidentiels ont atteint 1,11 milliard de dinars (1 euro = 3,22 dinars), contre 822 MD en 2019, alors que les dettes des industriels ne dépassent pas les 3% du total des dettes d'impayées.

Les dettes publiques constituent 50% du total des dettes, atteignant 1082 MD, contre 840 MD à la fin de 2019, réparties entre les administrations publiques (435 MD), les municipalités (182 MD) et les institutions publiques (466 MD).

Ils ont évoqué les dettes de la STEG auprès de quelques institutions publiques, telles que la société Nationale de Cellulose et de Papier Alfa (92 MD), la société d'exploitation du canal et des adductions des eaux du nord (53 MD), la SNCFT (43 MD) et la CPG (13,7MD) .

Taamallah a aussi, ajouté que la majorité des institutions ont signé des reconnaissances de dettes d'une valeur de 294 MD, soit 63% du total de leurs dettes envers la société.

A propos de l'impact des dettes impayées sur la situation financière générale de la société, Taamallah a indiqué qu'elles aggravent la situation de la STEG au niveau de la mise en place du plan annuel d'investissement et dans le développement du réseau.

En cas de non paiement des dettes, cela impactera davantage la réalisation des grands projets, empêchera l'assainissement du réseau et sa maintenance et la qualité des prestations.

-. La lutte contre l'évasion fiscale, la redéfinition des dépenses publiques et l'intégration du marché parallèle doivent être selon les chefs d'entreprises les trois premiers enjeux à prendre en compte par la Loi de finances 2021, selon un sondage effectué par l'l'Institut arabe des chefs d'entreprises (IACE), du 5 au 21 octobre dernier, auprès d'un échantillon de 500 entreprises.

Les chefs d'entreprises interrogés ont aussi souligné l'importance d'axer la LF 2021 sur le contrôle de l'endettement, la mise en place de mesures supplémentaires pour le redressement de la crise, la gestion de la crise sanitaire, la préservation des équilibres financiers et l'implémentation des mesures annoncées en faveur des entreprises sinistrées.

Selon les résultats du sondage, 79% des chefs d'entreprises ont souligné l'importance de lutter contre l'évasion fiscale, 77% ont appelé à redéfinir les dépenses publiques et 76% ont plaidé pour l'intégration du marché parallèle.

Par ailleurs, 63% des chefs d'entreprises interrogés ont souligné l'importance de contrôler l'endettement, 63% ont vu nécessaire de prendre des mesures supplémentaires pour le redressement de la crise et 63% également ont évoqué l'enjeu de gérer la crise sanitaire.

59% ont plaidé pour la préservation des équilibres financiers et 41% pour l'implémentation des mesures annoncées en faveur des entreprises sinistrées.

Au titre des priorités à mettre en œuvre dans le cadre de la LF 2021, les chefs d'entreprises ont évoqué la nécessité de maîtriser l'hémorragie des finances publiques, retrouver la confiance des investisseurs, protéger l'emploi, soutenir le système de santé, réformer le secteur public, appuyer les secteurs les plus affectés par la crise, prendre des mesures sociales et soutenir les PME. 

-. Une proposition d'amendement du statut de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a été soumise, mardi au parlement. Cet amendement permet d'étendre le champ d'intervention de la BCT au financement de la trésorerie de l'Etat, moyennant un taux bien déterminé et fixé dans le temps.

Le paragraphe 4 de l'article 25 du statut de la BCT, rappelle-t-on, stipule que l'autorité d'émission ne peut pas octroyer à la trésorerie générale de l'Etat des facilités sous forme de découverts ou de crédits, ni acquérir directement des titres émis par l'Etat

Cette demande intervient au moment où le pays vit une crise économique et sociale en progression d'une année à autre. Cette situation de crise est caractérisée par un volume d'endettement élevé qui est prévu dans le projet de loi des finances complémentaire de 2020, ainsi que celui de 2021, avec l'augmentation du taux d'endettement qui a quadruplé au cours de 10 dernières années, notamment l'endettement extérieur.

L'initiative s'inspire des expériences similaires ayant permis aux banques centrales de financer leurs économies durant les périodes de crise, lit-on dans le document adressé au président du parlement.

Le projet de loi des finances complémentaire de 2020, qui a été retiré par le gouvernement pour y introduire des amendements, après avoir été rejeté par la commission des Finances, prévoit que la clôture du budget nécessite des financements de 10 milliards de dinars (1 euro = 3,22 dinars) au bout de deux mois, lesquels seront fournies par la BCT.

En contrepartie, le conseil d'administration de la BCT avait réitéré, dans un communiqué rendu public à l'occasion de sa dernière réunion, l'attachement de la Banque Centrale à sa mission telle que stipulée par le législateur, en l'occurrence maintenir la stabilité des prix et contribuer à la stabilité financière, conformément au statut de la BCT

Le cadre juridique actuel de la BCT interdit le financement du déficit prévu dans le projet de loi des finances complémentaire de 2020. Il exige une autorisation exceptionnelle de l'ARP, accompagnée de l'engagement de l'Etat à adopter les réformes structurelles permettant la reprise des équilibres de la finance publique.

-. Alger, Le ministre algérien de l'Energie, Abdelmadjid Attar, a estimé qu’il ne faut plus compter sur le groupe pétrolier Sonatrach pour la création d’emploi.

"Il y a un grand problème de rentabilité de nos groupes économiques. Je pense plus particulièrement à Sonatrach qui, certes, engrange des profits mais elle n’est pas rentable", a affirmé Attar qui s'exprimait sur les ondes de la Radio algérienne.

Le responsable a fait observer que comme le pays vit de la rente, il y a une énorme pression sur le marché de l’emploi, relevant que le secteur des hydrocarbures ne peut absorber le chômage et dénonçant le recrutement politique à Sonatrach afin de réduire le chômage.

Il est à rappeler que le groupe Sonatrach est loin d’être compétitif en raison notamment d’une pléthore d’effectifs.

Avec un chiffre d’affaires de 39 milliards de dollars en 2018, "Sonatrach" emploie plus de 180.000 personnes, alors que des sociétés pétrolières cinq fois plus grandes fonctionnent avec des effectifs bien moins importants.

Par ailleurs, le responsable algérien a tiré la sonnette d’alarme sur l’augmentation de la consommation des produits énergétiques d’année en année, pénalisant ainsi les exportations en hydrocarbures.

Selon lui, à partir de 2030, il n’y aura plus suffisamment de gaz et de pétrole pour subvenir aux besoins internes tout en continuant à exporter les mêmes quantités qu’aujourd’hui.

Il a rappelé que les réserves d’hydrocarbures prouvées et exploitées depuis 1952 étaient constituées de 2,5 milliards de mètres cubes de gaz et de 1,7 milliard de tonnes de pétrole, dont plus de 50% du total ont été consommés à ce jour. 



Source : https://www.maafrique.com/Bulletin-economique-du-M...

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