Bulletin économique du Maghreb

Lundi 11 Novembre 2019

Tunis -"L'évolution de la part du financement souscrit directement par la Tunisie sur les marchés internationaux entraîne un calendrier du service de la dette plus serré et devrait inciter les pouvoirs publics à négocier un emprunt long, de source bilatérale, pour gérer ce calendrier", a indiqué Farid Ben Brahim, directeur général de l’intermédiaire en Bourse AFC.

Dans un article sur l’"Explosion de la dette publique tunisienne", paru dans la "Revue de la conjoncture économique pour le mois d’octobre 2019", publiée par l’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives, l’auteur a averti que "les années 2021 et 2024 seront particulièrement chargées en dollar pour 2021 et en euro pour 2024".

"La Tunisie n’a jamais rééchelonné sa dette et devrait continuer sur la voie de la crédibilité vis-à-vis des marchés. Cependant, les années difficiles qui nous font face et notamment 2021 et 2024 devraient inciter les pouvoirs publics à négocier d’ores et déjà un emprunt long, de source bilatérale de préférence, qui servira de crédit relais sur la période 2020-2025 ", a-t-il suggéré.

Et de rappeler que la part du financement souscrit directement par la Tunisie sur les marchés internationaux est passée de 29% en 2014, à 37% en 2018, avec, selon les années, une part de hausse plus importante sur le dollar (en 2015 et 2016) et une part de progression plus forte pour l’euro en 2017 et 2018.

Pour les sorties sur les marchés financiers internationaux, six émissions datant d’avant 2011, ne sont pas encore arrivées à échéance. Il s’agit de quatre émissions sur le marché japonais (en 2000, 2001, 2003 et 2007) qui totalisent 95 milliards de yens, une émission sur le marché américain en 1997, de 150 millions de dollars et une émission sur le marché européen en 2005, de 400 millions d’euros.

Après 2011, les premières émissions étaient garanties par les Etats-Unis et le Japon. En effet, trois sorties sur le marché obligataire américain (en 2012, 2014 et 2016), étaient garanties par l’USAID pour un montant total de 1,485 milliard de dollars. 

En ce qui concerne les émissions sans garantie, la Tunisie a eu recours à deux reprises au marché américain en 2015 et en 2017 pour un montant d’un milliard de dollars chacune. Du côté du marché européen, il s’agit de deux sorties en 2017 et 2018, pour respectivement 850 et 500 millions d’euro.

Notons que récemment en juillet 2019, l’Etat tunisien a émis des euros-bonds pour une valeur de 700 millions d’euros.

L’auteur s’est inquiété de la hausse spectaculaire, durant les 5 dernières années, de la dette publique tant intérieure qu’extérieure, soulignant que ce doublement de la dette exprimée en dinars est essentiellement le fruit de la dette extérieure qui a progressé annuellement, en moyenne de 50% durant cette période.

-. Le déficit courant s’est contracté, à fin septembre 2019, à 7349 millions de dinars (1 euro = 3,14 dinars), soit 6,4% du PIB, contre 8.423 MD (8% du PIB) durant la même période de 2018, laissant entrevoir, pour toute l’année 2019, un déficit courant en deçà de 10% du PIB.

Selon la note conjoncturelle sur les "Evolutions économiques et monétaires et perspectives à moyen terme-Octobre 2019", l’amélioration notable des balances des services, des revenus des facteurs et des transferts courants, durant les derniers mois, a contribué significativement à l’atténuation de ce déficit.

En effet, au niveau de la balance des services, la bonne performance de l’activité touristique, durant la saison estivale de 2019, a induit une amélioration notable des flux des recettes touristiques.

Au terme du mois de septembre 2019, ces recettes ont totalisé 1352 millions d’euros, mais demeurent légèrement en deçà de leur niveau enregistré en 2010, qui a été de 1401 millions d’euros sur les 9 premiers mois de la même période.

S’agissant des revenus du travail (en espèces), ils ont enregistré, en août 2019, un flux mensuel record de 233 millions d’euros et ont totalisé 1.121 millions d’euros sur l’ensemble des neuf premiers mois de 2019, contre 1.022 millions un an auparavant.

Nouakchott -. Une mission de l’Union Européenne conduite par Céline Idil, Chef d’Unité «Négociations et accords de partenariats pour la pêche durable» a effectué la semaine dernière une visite en Mauritanie.

Lors de cette visite, qui s’inscrit dans le cadre des travaux de la Commission mauritano-européenne conjointe pour la pêche maritime, la mission s’est entretenue à Nouakchott avec le ministre mauritanien des Pêches et de l’Economie maritime, M. Nany Ould Chrougha.

Les discussions ont porté sur le protocole d’accord que les deux parties ont convenu de proroger d’une année avec les mêmes conditions en attendant son adoption par le Parlement européen la semaine prochaine, ce qui donnerait le temps à la négociation d’un nouvel accord.



Source : https://www.mafrique.info/notes/Bulletin-economiqu...

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