Bulletin économique du Maghreb

Lundi 15 Juillet 2019

Tunis - "Les négociations sur l'accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA) ne sont ni stoppées ni gelées. Elles sont à l’arrêt pour des raisons évidentes électorales en Europe et bientôt en Tunisie" a indiqué, mercredi, le Président de l'Initiative Méditerranéenne pour le Développement, Ghazi Ben Ahmed.

Ben Ahmed, qui est aussi expert international en politique commerciale qui suit de près les questions ALECA a assuré que " la reprise des négociations aura lieu au cours du 1er trimestre 2020 avec les nouvelles équipes qui seront issues des élections de part et d’autre".

Toujours selon lui, "cet arrêt provisoire ne signifie pas qu'il n'y a pas d’avancées sur ce processus".

Les consultations avec la société civile se poursuivent sur plusieurs sujets relatifs à cet accord. Une journée sur le thème ALECA et agriculture à eu lieu le 9 juillet à Bizerte avec le Synagri. Aujourd’hui 10 juillet, nous sommes à Sousse pour discuter du même accord".

L’ALECA proposé par l’Union européenne (UE) à la Tunisie est l’un des instruments du Partenariat privilégié entre les deux parties, agréé en 2012. Le lancement officiel des négociations a eu lieu en octobre 2015. Ces négociations ont pour objectif d'intégrer l'économie tunisienne dans l'espace économique européen de manière progressive et asymétrique.

-. Quelque 47 petites et moyennes entreprises (PME) ont déjà bénéficié de lignes de crédit d'un montant global de 104 millions de dinars (32 millions de dollars), a indiqué le comité ministériel de pilotage et de relance des PME, dans un communiqué.

Dans ce communiqué diffusé à l'issue d'une séance de travail à Tunis, le secrétaire d'Etat en charge des PME, Habib Dabebi a fait savoir que ses services étaient résolus à apporter plus d'appui aux PME qui représentent 95% du tissu industriel tunisien.

A noter qu'une ligne de financement de 400 millions de dinars (environ 122 millions de dollars) a été lancée en 2018 au service de la restructuration financière de 600 PME tunisiennes qui traversaient des difficultés financières.

"Ce programme qui s'étale jusqu'à 2020 (...) cherche aussi à mettre en place un mécanisme de crédits de participation pour la restructuration du capital et le renforcement des fonds propres", a déclaré le secrétaire d'Etat tunisien.

Il s'agit, d'après lui, d'un mécanisme de crédits de refinancement des prêts de rééchelonnement bancaire et un système de garantie des financement octroyés.

-. Une étude publiée par l'Institut tunisien des études stratégiques (ITES) dans le cadre du code des grandes réformes stratégiques, indique que les choix socio-économiques actuels pourraient aggraver les difficultés financières des caisses sociales en Tunisie.

Cette étude, réalisée par l'ex-secrétaire général adjoint de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Ridha Bouziriba, et présentée lors d'une conférence organisée par l'ITES, signale que le déséquilibre financier du système de sécurité social est dû essentiellement aux répercussions des choix économiques et libéraux, au recul flagrant de la capacité de l'économie nationale à créer des emplois ainsi qu'à l'augmentation du nombre des retraités bénéficiant d'une pension, contre l'enregistrement d'une légère hausse au niveau du nombre des personnes actives.

L'étude a aussi montré que l'augmentation de l'espérance de vie à la naissance (actuellement 73 ans contre 49 ans à l'aube de l'indépendance) ainsi que l'évolution du taux de la couverture sociale (89% en 2005) a fait assumer aux caisses sociales de nouvelles tâches qui s'inscrivent dans le cadre de la solidarité sociale au profit de catégories de personnes aux besoins spécifiques.

A cet effet, l'étude recommande aux caisses sociales, qui s'appuient sur les traditionnelles contributions des salariés et des bailleurs, de diversifier leurs sources de financement en vue de garantir l'équilibre social.

L'étude estime que le choix d'un régime de solidarité dans le système de la sécurité sociale est un choix positif alors que l'insertion des régimes des non rémunérés, dont les travailleurs indépendants dans le secteur agricole et dans d'autres secteur et la catégorie des faibles revenus, risque d'augmenter les difficultés financières.

Elle rappelle à cet égard que le régime de la sécurité sociale des travailleurs indépendants dans le secteur agricole accuse un déficit persistant depuis sa création en 1982.

Selon cette étude, l'Etat doit assumer toutes les répercussions de sa politique économique sur les caisses sociales. Elle recommande à cet égard que l'Etat doit assurer l'équilibre financier de tous les régimes de sécurité sociale, notamment par la mobilisation de ressources générées par une déduction d'un pourcentage des bénéfices du marché financier. 

MAP