Bulletin économique du Maghreb

Mercredi 6 Mars 2019

Tunis - La pression fiscale accrue, l'augmentation de 50% des droits de douane et de l’avance sur impôts futurs (AIR), constituent les principales préoccupations des professionnels de la Franchise, exprimées lors d’une conférence de presse organisée, mardi, à Tunis, par la Chambre syndicale nationale des Chaînes de Magasins d’Habillement relevant de la Fédération nationale du textile. 

Les professionnels de la franchise ont aussi, fustigé l’évolution du taux d’impôt sur les franchises de 25% à 35%, en vertu de la loi des finances 2018, considérant que cette mesure est anticonstitutionnelle et viole de manière flagrante le principe de l’équité fiscale entre les contribuables.

Ils ont, par ailleurs, estimé que cette surimposition, en plus des entraves et des complexités administratives, frappe, encore une fois, le secteur organisé et transparent et laisse libre cours au marché parallèle et à la contrebande. 

Les professionnels de la Franchise ont aussi réfuté le fait que "les franchises de prêt-à-porter creusent le déficit de la balance commerciale et portent préjudice à l’industrie textile". 

Et d’expliquer que "le déficit de la balance commerciale a atteint, en 2018, environ 20 milliards de dinars (1 euro= 3,5 dinars) répartis entre déficits énergétique (6,179 milliards de dinars), sur matières premières et produits semi-finis (7,623 milliards de dinars), biens d’équipements (4,236 milliards de dinars), produits alimentaires (500 millions de dinars ) et produits de consommation (501 millions de dinars).

Le secteur des franchises d’Habillement est composé de quarante groupes et entreprises représentant une soixantaine de marques internationales. C’est un secteur libre pour lequel aucune autorisation n’est requise. Il emploie environ 3.000 personnes et contribue aux recettes de l’Etat à raison de 128 millions de dinars annuellement.

-. Le Président de l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (UTICA), Samir Majoul, a dénoncé, mardi, l'augmentation de 50% des tarifs de l'électricité entre les mois d'avril et de décembre 2018 qui ont des impacts fort négatifs sur la compétitivité de l’économie nationale et surtout celle des entreprises.

"Ces augmentations ont été imposées de manière unilatérale et sans préavis" a indiqué Majoul, en marge d'une journée d'étude à Tunis sur "le coût de l’énergie pour les entreprises économiques".

Selon lui, "cette augmentation impactera négativement la compétitivité de ces entreprises, lesquelles sont confrontées à plusieurs difficultés", a-t-il ajouté, précisant que cela peut engendrer la faillite de ces entreprises. Majoul a aussi dénoncé la coupure de l'électricité par la Société Tunisienne de l’Electricité et du Gaz (STEG) dans plusieurs entreprises économiques privées alors que les institutions et structures publiques ne sont pas confrontées à ce genre de problèmes malgré leurs factures impayées.

Il a aussi dénoncé le monopole de la STEG sur la production de l'électricité et l'absence d'incitations offrant de nouvelles opportunités d'investissement au secteur privé dans la production du gaz de schiste malgré les richesses dont dispose le pays et ce, afin de réduire le coût de l'énergie et du déficit énergétique qui a atteint 6 milliards de dinars en 2018, soit le tiers du déficit de la balance commerciale (19 milliards de dinars en 2018).

- L’inflation en Tunisie devrait connaitre au cours du premier trimestre un repli, pour terminer au niveau de 6,8% contre 7,5% en décembre 2018, et ce au vu des résultats de l’exercice de prévision du mois de janvier 2019, selon le rapport sur "Les évolutions économiques et monétaires- Février 2019", publié par la Banque Centrale de Tunisie. 

Les projections à moyen terme laissent entrevoir, en perspective, une atténuation graduelle du rythme de l’inflation, tout en demeurant sur un palier relativement élevé. L’inflation devrait revenir de 7,3% en 2018, à 6,8% en 2019 puis à 6,7% en 2020.

En termes de variations mensuelles, l’Indice des prix à la consommation (IPC) a connu une progression de 0,8% en janvier. Pour le mois de février, on s’attend à ce qu’il stagne, avant d’enregistrer un nouvel accroissement en mars de 0,4%, ce qui donnerait une évolution mensuelle moyenne de 0,4% sur le premier trimestre de 2019 , contre 0,6% une année auparavant. 

L'inflation sous-jacente "hors produits à prix administrés et alimentaires frais" montre une orientation baissière, étant attendue à 7,8% en mars 2019, contre 8,8% en décembre 2018.

MAP