Bulletin économique du Maghreb du 08/04/2020

Mercredi 8 Avril 2020

​Tunis - Face à la propagation du coronavirus, les chefs d'entreprises ne voient encore pas le bout de tunnel et craignent une persistance de l’impact de la pandémie du coronavirus sur leurs activités au cours des 6 voire les 12 mois à venir, selon une étude sur "L’impact du covid-19 sur les entreprises Tunisiennes.
Bulletin économique du Maghreb du 08/04/2020
D’après l’étude publiée récemment par l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE), la plupart des chefs d’entreprises interrogés (78%), estiment que la propagation du virus en Tunisie durera entre 3 et 6 mois.

Cependant, 96,7% des chefs d’entreprises interrogés craignent un impact négatif plus important de l'épidémie sur leurs activités dans les six mois à venir et 88,8% d’entre eux estiment que l’impact négatif de l'épidémie sur leurs activités, persistera sur les douze mois à venir.

Les perceptions des chefs d’entreprises vis-à-vis de l’impact de la crise du Covid-19 dans les prochains mois, se nourrissent des difficultés actuelles auxquelles ils sont confrontés, étant donné que plus de la moitié (66,67%) des entreprises traversent des difficultés financières, 80,12% d'entre elles font face à de grandes perturbations des chaines d’approvisionnement et 44,23% ont subi des annulations des commandes d’exportations.

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-. L'Observatoire Tunisien de l'Economie a lancé, mardi, un appel pour l’annulation du service de la dette des pays en développement en 2020 afin de réduire les impacts économiques et sanitaire liés à la pandémie du Covid-19, précisant que cette annulation permettrait à la Tunisie de libérer 6,6 milliards de dinars (1 euro = 3,15 TND).

"Ce montant représente 2,8 fois le budget annuel du ministère de la Santé pour 2020 (2,5 milliards de TND) ou encore 13,8 fois le budget annuel des établissements de santé pour 2020 (478 millions de TND)", souligne l'Observatoire dans une lettre publiée, à l'occasion de la journée mondiale de la Santé, en soutien à l'appel lancé par 100 organisations internationales pour annuler la dette extérieure des pays en développement.

D'après la même source, cette somme pourrait aider la Tunisie à faire face aux conséquences économiques du Covid-19 qui, pourraient s'élever jusqu'à 6,6 milliards de TND, soit l'équivalent du service de la dette extérieure pour l'année 2020.

L'observatoire a, dans ce contexte, plaidé en faveur d'une annulation "permanente de tous les paiements de la dette extérieure dus en 2020 par les pays en développement, sans accumulation d'intérêts et sans pénalités".

Et d'ajouter qu'elle doit s'appliquer à tous les créanciers, y compris les prêteurs bilatéraux, multilatéraux et privés, afin que l'argent libéré serve à soutenir la lutte contre la pandémie et non à rembourser d'autres dettes.

Pour l'Observatoire, "l'annulation permanente des prochains paiements de la dette serait le moyen le plus rapide de libérer les ressources publiques existantes afin d'endiguer cette crise sans précédent et sauver des vies. La suspension du paiement de la dette des pays les plus pauvres demandée par le FMI et la Banque mondiale ne permettra pas d'atteindre cet objectif si elle ne s'applique pas aussi au pays en développement et si elle ne s'applique pas également à tous les prêteurs et ne fait que reporter les paiements".

Selon la même source, l'annulation complète de tous les paiements de la dette extérieure est essentielle, ainsi qu'un financement d'urgence qui n'alourdisse pas le fardeau de la dette. Cette mesure doit être suivie d'une approche plus globale et à long terme pour résoudre la crise de la dette.

Et de souligner que la demande du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale de suspendre les paiements de la dette bilatérale des pays les plus pauvres envers d'autres gouvernements ne résoudra pas le problème puisque les effets risquent de durer des années.

"Le fait de retarder plutôt que d'annuler les paiements ne résoudra pas le problème et ne fera qu'alourdir le fardeau de ces pays au moment de la reprise des remboursements", estime l'observatoire.

Il a, par ailleurs, appelé à mettre à disposition des pays en développement un nouveau financement supplémentaire d'urgence de 73,1 milliards de dollars, soulignant que cette aide devrait être fournie sous forme de subventions, plutôt que de prêts, afin d'éviter que les pays bénéficiaires ne s'endettent encore plus.

"Pour faire face aux pressions de la dette à long terme des pays en développement, les décideurs doivent accepter enfin de réformer le système international de restructuration de la dette souveraine, une fois la crise aiguë de Covid-19 passée", peut-on lire de même source.



Source : https://www.maafrique.com/Bulletin-economique-du-M...

MAP