Bulletin économique du Maghreb du 01/06/2018

Vendredi 1 Juin 2018

Tunis - 40% de l'endettement touristique à l’échelle nationale sont supportés par la Société tunisienne de banques (STB), a déclaré le directeur général de la banque Samir Saied dans des déclarations à la presse.

Sur un endettement total dans le secteur de 4400 MD (euro=3 dinars), la STB a, jusqu'à fin 2017, un engagement de 1700 MD, a-t-il précisé, relevant que cette banque publique qui a bénéficié d’un appui financier de 750 MD dans le cadre d’un programme de recapitalisation adopté par le gouvernement, a une lourde charge causée principalement par l'endettement du secteur touristique.

La STB a lancé en 2016 une nouvelle stratégie de développement sur la période 2016-2020, laquelle accorde une importance particulière au secteur du tourisme et ambitionne de résoudre le problème engendré par le portefeuille des créances touristiques accrochées. Cette stratégie permettra l’assainissement de la situation financière des unités touristiques dans le but de les relancer, le recouvrement de la dette et par là, le repositionnement du secteur touristique comme une des clés du développement économique.

-. L'Assemblée des Représentants du Peuple (parlement) vient d'adopter, à la majorité, le projet de loi sur la responsabilité sociétale des entreprises.

Présenté par la députée Laila Awled Alia, ce texte vise à améliorer le climat de travail au sein de l'entreprise, consacrer la justice sociale entre les régions et instaurer le principe de réconciliation entre l’entreprise et son environnement.

Au nombre de 11 articles, cette loi s'adresse aux entreprises privées et publiques cotées en Bourse qui exercent dans le domaine de la gestion des ressources naturelles. En vertu de ce texte, il sera procédé à la mise en place d'un observatoire chargé du suivi des programmes de la responsabilité sociétale et de s'assurer de la conformité de ces programmes avec les principes de la bonne gouvernance et du développement durable. 

-. La Tunisie vient d'introduire les bovins à la liste des marchandises importées et soumises aux règles d'attestation d'origine conformément à l'article 290 du Code de la Douane. Cette décision du ministère des Finances, fraichement publiée au Journal officiel de la république tunisienne (29 mai 2018), vise à éviter l'impact de l'importation des bovins sur les races bovines locales.

Le ministère de l'Agriculture avait déjà annoncé qu'il répondra à une partie de la demande locale en viandes rouges, à travers l'importation.

L'article 290 du Code de la Douane exige des justifications d'origine émanant de personnes ou sociétés régulièrement établies à l'intérieur du territoire douanier. Les bovins rejoignent, ainsi, une liste de 120 produits importés soumis aux règles d'origine, dont les fromages, les fruits secs, les fruits frais, le café, le thé et les épices.

Alger -. Le ministre algérien de l'Énergie, Mustapha Guitouni, a indiqué que chaque année, l’Algérie est obligée d’investir deux milliards de dollars pour passer le pic de la consommation d’électricité durant l’été.

Abordant la question du gaspillage de l’électricité par les Algériens, le ministre a souligné lors d’une conférence de presse que «l’Algérien consomme six fois plus d’électricité que le Tunisien», ajoutant que «c’est parce que nous gaspillons beaucoup et ça, tout le monde le sait».

«Nous sommes le seul pays où l’énergie coûte aussi peu cher, elle est vendue à quatre dinars au consommateur et elle revient à 9 ou 10 dinars le kilowatt/heure», a-t-il dit.

La consommation d’électricité en Algérie varie beaucoup d’une période à l’autre de l’année, ce qui «n’est pas normal», indique-t-il. «On n’a pas une courbe plane, régulière comme dans d’autres pays, je pense que maintenant, les gens doivent comprendre qu’ils doivent utiliser cette énergie de façon raisonnable», a-t-il soutenu.

-. La facture d'importation du groupe des produits alimentaires a ainsi atteint 3,155 milliards de dollars (mds usd) entre janvier et fin avril 2018, contre 3,007 mds usd durant la même période de 2017, soit une hausse de 148 millions de dollars (+4,92%), selon le Centre national de l'information et des statistiques des Douanes (CNIS).

Sur les 3,155 mds usd d'importations alimentaires globales, les six principaux produits alimentaires (céréales, laits, sucres et sucreries, café et thé, légumes secs et viandes) ont été importés pour 2,33 mds usd durant les quatre premiers mois de 2018, contre 2,284 mds usd à la même période de 2017, en hausse de 49 millions usd, correspondant à une augmentation de 2,14%.

Pour rappel, de nouveaux mécanismes d'encadrement des importations de marchandises, dont des produits alimentaires, avaient été mis en place dès janvier 2018 dans le but de réduire l’énorme déficit commercial.

-. Pour la énième fois, le gouvernement algérien décide de revoir sa copie sur l’industrie automobile, en ce sens que les avantages fiscaux accordés aux constructeurs moyennant un investissement dans la filière automobile risquent d’être remis en cause par un article inclus dans le projet de loi de finances complémentaire 2018.

Dans son article 8, le projet de LFC 2018 impose désormais une TVA (taxe sur la valeur ajoutée) à taux réduit aux collections dites CKD et SKD destinées aux industries de montage de véhicules. L’Exécutif vient ainsi amorcer un virage à 180°, justifiant sa décision par le fait que l’activité de montage de véhicules «a connu depuis quelques années un changement».

L’article 8 du projet de loi de finances complémentaire 2018 marque ainsi un énième revirement aussi inexplicable qu’imprévisible dans la politique fiscale de l’Exécutif applicable aux industries automobiles.

MAP