Bulletin écologique du Maghreb du 07/09/2021

Mardi 7 Septembre 2021

Tunis - Une trentaine d'agriculteurs semenciers ont pris part à la sixième édition de la fête des semences paysannes, organisée les 4 et 5 septembre à Tunis à l'initiative de l'Association tunisienne de permaculture (ATP).


Ces agriculteurs, qui utilisent dans leurs semis les semences paysannes prélevées de leurs récoltes, puis préservées selon des techniques traditionnelles, en vue d’un semis ultérieur, sont venus échanger avec des pairs, leurs expériences en agriculture naturelle, ainsi que leurs graines précieuses et plusieurs fois centenaires.

Le programme de cette manifestation comprenait des ateliers sur le compostage, des conférences ainsi qu'une exposition-vente des semences et des produits de terroirs (Harissa, Bsissa, huile d’olive, figue de barbarie….).

Le consommateur tunisien est devenu de plus en plus conscient des vertus nutritives des produits agricoles naturels et bio, une filière qui vient de gagner sa place sur le marché tunisien, selon la présidente de l’Association tunisienne de permaculture (ATP), Rim Mathlouthi.

Pour elle, cette manifestation vise à sensibiliser davantage à l'importance de l'utilisation des semences paysannes et à inciter les pouvoirs publics à opter pour des politiques agricoles incitatives, d’autant plus que les agriculteurs font face actuellement, à plusieurs difficultés, dont les changements climatiques et le déficit pluviométrique.

La responsable a attiré l'attention sur le fait que la plupart de ces agriculteurs ne dispose pas de la certification bio, malgré une production naturelle où l’intervention humaine est limitée et le recours aux engrais et aux pesticides est absent.

"Le coût de certification est élevé pour eux, environ de 1500 dinars en moyenne (1 euro = 3,30 dinars), ce qui n’est pas rentable d’autant plus que ces agriculteurs semenciers exploitent des petites parcelles de pas plus de 5 hectares", a-t-elle expliqué.

Nouakchott, Le directeur exécutif du Fonds vert pour le climat, Yannick Glémarec, a réitéré, dimanche, son soutien au programme de la grande muraille verte.

Ce soutien a été exprimé lors de la session consacrée à la mobilisation de fonds pour le climat et la nature, en marge du congrès mondial de la nature (UICN 2021), tenu à Marseille.

Pour sa part, la ministre mauritanienne de l’Environnement et du Développement durable, Mme. Marieme Bekaye a indiqué que la session vient à point nommé, afin de faire face aux nombreux défis, notamment le changement climatique, la destruction de la biodiversité, la désertification ou encore le recul des forêts.

Selon elle, l’initiative de la Grande muraille verte, au regard de ses différents objectifs, constitue un cadre idéal d’intégration et de mobilisation de fonds, à la hauteur des enjeux.

Par ailleurs, la ministre a suggéré la réduction des délais de préparation et d’approbation des programmes et de projets ainsi que l’harmonisation des procédures pour améliorer l’efficacité des Fonds.

Elle a plaidé pour la sortie de la logique de projets, dont l’impact est limité par rapport aux enjeux. En lieu et place, elle recommande la mise en œuvre de programmes intégrés, la mobilisation et le développement d’expertises nationales et internationales pour accompagner la dynamique.

La ministre a en outre estimé nécessaire, le renforcement de l’évaluation des projets, afin de tirer le meilleur des expériences passées, de développer des indicateurs pertinents et de collecter des informations pour obtenir des résultats probants.

Elle a par ailleurs émis le souhait de voir la recherche scientifique renforcée en plus de l’instauration d’une réelle politique de transfert des technologies.

MAP