Big Brother – Les radicaux islamistes au sein de la diaspora marocaine en Europe « sous la loupe » du BCIJ
Le Maroc aurait mis « sous la loupe » sa diaspora en Europe, en coordination avec les services de police européens, suite à de nombreux cas de radicalisation de ses jeunes immigrants, a déclaré le chef de l’anti-terrorisme marocain Abdelhak Khiame.
Lors d’une interview avec l’agence EFE à l’occasion du premier anniversaire des attentats de Barcelone et de Cambrils, qui a causé 16 morts et 15 blessés, Khiame a souligné la nécessité au Maroc d’accéder comme membre de plein droit aux bases de données de l’Office européen de police (Europol), a rapporté de son côté El Confidencial.
Le BCIJ veut avoir ainsi un accès direct à des informations concernant tous les jeunes de la diaspora marocaine qui vivent en Europe, dont beaucoup sont binationaux et dans « une situation de risque de tomber dans l’extrémisme violent. »
« Nous avons mis en marche une nouvelle stratégie afin de surveiller des gens à l’étranger…en effet nous avons fait appel à nos homologues occidentaux afin de partager des informations en leur possession », a déclaré Abdelhak Khiame.
Il a également rajouté que les principaux enseignements qu’il faut garder des attentats de l’an dernier en Catalogne est la nécessité d’améliorer l’échange permanent des données entre les deux services d’intelligence.
«Nous devrions tirer des leçons de ce cas, les services de sécurité espagnols doivent recenser tout les marocains sur leur territoire, et nous appeler en cas de doute. »
+ Coopération au beau fixe et sans failles +
La coopération entre les services marocains et espagnols est « excellente » et « sans failles » selon Khiame, il espère le même niveau de collaboration avec le reste des pays européens.
Par ailleurs, il a reproché aux services de la sécurité française de n’avoir pas informé ses homologues marocains sur le cas d’un franco-marocain impliqué dans un récent attentat, qui était fiché S en tant que délinquant dangereux. « Une information capitale », selon le chef du BCIJ.
Khiame a réitéré l’importance de « l’accès total » à la base de données policières d’Europol: « Je crois que la base de données de tout organisme chargé de la sécurité de l’Europe comme Europol doit être partagée avec les pays de l’Afrique du Nord comme le Maroc ».
Depuis sa création en 2015, le BCIJ a démantelé 55 cellules terroristes, et a arrêté un total de 877 personnes, dont 21 étrangers et 18 binationaux (dont deux Hispano-Marocains).
Le Parlement européen, rappelle-t-on, avait adopté une résolution au mois de juillet 2018 dans laquelle il recommande à l’Union européenne de signer un accord avec le Maroc sur l’échange de données à caractère personnel.
Cette résolution autorise l’UE à ouvrir des négociations avec le Royaume en vue de renforcer la coopération en matière de prévention et de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée et de mieux relever les défis liés aux migrations.
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