Baraka : L'intégration maghrébine, une opportunité de croissance "non encore saisie"

Lundi 17 Février 2014

Marrakech - L'intégration maghrébine représente une opportunité de croissance réelle et de prospérité partagée "non encore saisie", a souligné le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Nizar Baraka.


"Nous estimons aujourd'hui que l'intégration maghrébine constitue une opportunité de croissance réelle et de prospérité partagée non encore saisie, et chaque retard dans sa concrétisation aura un impact direct sur le développement des économies de la région", a averti M. Baraka dans une interview accordée à la MAP, peu avant le début de la 3è édition du Forum des entrepreneurs maghrébins, qui se tient les 17 et 18 février à Marrakech.


Dans ce sens, les pays du Maghreb pourraient s'accorder sur un "Pacte de croissance trans-maghrébin", transcendant les rivalités de voisinage, pour répondre à leurs aspirations à une prospérité partagée et durable, a-t-il dit.

Aujourd'hui, l'enjeu principal de l'intégration maghrébine est la mise en place d'un espace de prospérité partagée basé sur la confiance mutuelle, par le renforcement du maillage des intérêts communs, notamment au niveau économique.

Rappelant que la Banque mondiale avait estimé qu'une intégration maghrébine approfondie aurait permis de faire croitre, sur une période de 10 ans, le PIB réel par habitant de 34 pc pour l'Algérie, de 27 pc pour le Maroc et de 24 pc pour la Tunisie, M. Baraka a assuré que ladite intégration est une "garantie d'efficacité et de compétitivité" pour ces pays.

"La région du Maghreb se dote de ressources naturelles importantes, une main d'œuvre qualifiée et de tissus économiques complémentaires, susceptibles d'être des potentialités réelles de synergie", a fait savoir le président du CESE, relevant que plusieurs domaines, dont ceux de l'énergie et de l'agro-alimentaire pourraient constituer des "pôles d'excellence régionaux" à haute valeur ajoutée.

Il a, à cet égard, souligné l'importance de la création d'une bourse d'affaires maghrébine, ayant pour mission de centraliser les différentes opportunités commerciales publiques et privées offertes à ces pays, outre la réalisation de grands projets régionaux, notamment dans les domaines de la sécurité énergétique et alimentaire où les entreprises maghrébines peuvent mutualiser leur savoir-faire. "Le Maroc a toujours cru que seul un Maghreb politiquement stable et économiquement prospère peut être en mesure de répondre aux nouvelles exigences d'une économie mondiale globalisée", a-t-il insisté.

Citant l'exemple du niveau des investissements directs étrangers (IDE) qui est globalement "insuffisant" par rapport au potentiel des pays de la région, M. Baraka a jugé que "cette tendance risque de se maintenir en l'absence d'un véritable marché régional, dont la taille critique susciterait un intérêt plus important des investisseurs internationaux".

Concernant l'Initiative maghrébine du commerce et de l'investissement (IMCI), dont la mise en place sera lancée au cours de cette édition du forum, il a considéré que ce projet est une feuille de route pour l'intensification des échanges entre les 5 pays, appelant à prendre les mesures nécessaires pour concrétiser les grands chantiers, notamment l'harmonisation fiscale et réglementaire, la protection des investissements et la fluidification de la circulation des biens et personnes.Organisé par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) qui préside l'Union maghrébine des employeurs (UME), le forum connaîtra la participation de 500 acteurs économiques et institutionnels de la région maghrébine. Il a pour objectif de renforcer l'intégration économique des pays du Grand Maghreb, à travers une initiative du secteur privé.


MAP - Sanae El Ouahabi